Le Transi, Eglise Saint-Etienne, Bar-le-Duc
Photographie de J.L. Tartarin

Le Transi sculpté en pierre par Ligier Richier au XVIe siècle, est un chef-d'œuvre conservé à Bar-le-Duc (Meuse), dans l'église Saint-Etienne.

Reliquaire spectaculaire, il s'agit d'un corps décharné de taille humaine,représenté debout et offrant sa vie au ciel : dans sa direction, le personnage brandit son propre cœur, arraché à sa cage thoracique béante. Allégorie du courage et de l'espoir, cette sculpture fascina au fil des siècles des admirateurs aussi divers que le peintre Eugène Delacroix, ou les écrivains Simone de Beauvoir et Louis Aragon. Selon les dictionnaires, le transi est un être saisi, pénétré, transpercé. Par la mort, parfois. Par le froid, souvent. Par l'amour, toujours.

Dérangeant, bouleversant, Le Transi de Bar-le-Duc y est parfois évoqué avec un peu de gêne. Dans cette région située à proximité des frontières de plusieurs pays, souvent convoitée, on entretient avec la mort, depuis plusieurs millénaires, une relation intime. Pour la Lorraine, on s'est beaucoup battu. En Lorraine, le courage est une qualité courante et les cimetières sont pleins.

Parce que, dans les endroits où l'on a connu la mort, la vie a plus de goût, Le Transi est d'abord une image de la victoire de l'esprit sur le corps, un appel à la vie au-delà de la chair. Un hommage à la résistance. De là, l'idée de concevoir autour du Transi un festival. Lancée il y a un an, elle a fait son chemin. Résultat ? Cinq expositions et douze événements.

Françoise Monnin, commissaire du festival