LE MAGAZINE
d'ExpoRevue


Jean-Robert Ipoustéguy

"Ligier Richier si Noble de riches lignées - Les gelées de la nuit - Dépouillent ton Transi".

En novembre dernier, alors qu'il rédigeait un poème en hommage au Transi de Bar-le-Duc, Jean-Robert Ipoustéguy se souvenait de sa Lorraine natale.

"Le Transi pèle du froid - De l'aube au pays - Le plus blessé et le moins - Plaintif".

Si depuis l'âge de dix-huit ans, c'est près de Paris qu'il a installé son atelier, cette Lorraine courageuse et combattante, il ne l'a pas oubliée.
Tout le temps, depuis soixante ans, il modelle des corps qui résistent, des poings qui se dressent, des bras qui soutiennent ceux qui meurent pour leurs idées. Ceux qui, debout au premier rang, sont les plus vulnérables.
La morphologie du corps qu'il adule, depuis un voyage en Grêce, il y a quarante ans, qui lui a fait préférer l'anatomie sculpté à l'assemblage abstrait, Ipoustéguy en fait un monument de tensions. Il en souligne les articulations, en imagine les fractures et les éclatements. Et cependant, en préserve le secret. Comme fit, avant-lui, Ligier Richier.

"Sa tête toute encore - Prise d'inspiration - Niant le regard vide - Se tend vers la limite - Où sa main cueille - Le Cœur du mystère".

Françoise Monnin

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