"Tension, respiration" : tels sont les premiers mots qui viennent à l'esprit de Sylvia Lidberg lorsqu'elle observe le Transi de Ligier Richier. Tels sont, aussi, les moteurs de l'œuvre de cette jeune femme qui peint à grands gestes des souffles, des impressions, des émotions. Dans son univers animiste, nourri par les légendes du nord de la Suède, les formes sont d'abord des symboles. En apesanteur, denses cependant, elles évoluent dans des ambiances colorées intenses ; parfois souterraines, d'autrefois cosmiques. Sauvages et infinies.

"Le mot Transi m'a fait rêver tout de suite", dit l'artiste. "Je suis parti de "os" et c'est devenu "eau". Puis "au-delà", "au-delà de la vie", et aussi "eau de vie". De mirabelle, bien sûr ! Et encore "voyage". Transiter, c'est voyager. Tous ces mots se sont enchaînés. La peinture présentée à Bar-le-Duc est née de cela. Après seulement, j'ai vu le Transi de Ligier Richier. Il n'est pas mort. Tellement tendu, électrique. Et tellement androgyne".

Le Transi de Sylvia Lidberg, comme chacune de ses œuvres, évoque le cheminement intuitif d'une âme vers la liberté. Innocente, ballottée au gré des embûches, toujours, elle retrouve le chemin du ciel qui lui est dû.

Françoise Monnin