Robert Sobocinski

Inspiration, élévation : telles pourraient être les premières définitions de l'œuvre de Robert Sobocinski, qui fait tourbillonner les formes qu'il invente, jusqu'à faire oublier la densité du bronze qui les constitue. Son étonnant univers évoque celui des cocons après l'envolée des papillons, celui des mues, du placenta. Toujours, un souffle divin semble avoir projeté vers l'accomplissement le ventre de la forme qui nous est laissée à voir. Un souffle tellement impérieux qu'il a ridé, modelé cette forme, selon des règles à la fois supersoniques et poétiques.

Toujours, comme la pierre du Transi de Ligier Richier, comme la cendre des endormis de Pompéi, le bronze coulé à la cire perdue par Robert Sobocinski conserve l'empreinte d'un corps qui s'est libéré de sa pesanteur terrestre, pour s'en aller rejoindre le bal des esprits.
Stimulante, mélancolique, la forme qui nous est donnée à voir est fondamentalement une mémoire de corps, un souvenir du travail accompli, une allégorie du travail nécessaire, prélude à toute forme d'accomplissement. Robert Sobocinski incarne des évasions réussies.

Françoise Monnin