Antonio Alcasser travaille sur la personnalité des gens qu'il affectionne. Il utilise leur image qu'il reproduit et agrandit à l'échelle humaine. Il la transpose par l'intermédiaire de bandes adhésives sur du papier marouflé sur bois. La représentation est composée des encres des lithographies, bandes audio et vidéo et de bandes de machines à écrire qu'il réalise autour de la personne sur qui il travaille. Les stries sont le reste de toutes la bandes adhésives accolées une à une puis retirées.

Les panneaux de bois sont présentés par deux. Il présente l'image d'une femme ou d'un homme à côté de ce qu'il appelle une "porte". Cette porte symbolise l'esprit, la manière de penser de la personne, l'immatériel.
Pour le Salon de la Jeune Création le dyptique est mis en face d'un autre dyptique similaire. Le premier représente la personne telle qu'elle paraît, le second représente la personnalité de la personne telle qu'Antonio la perçoit.

Antonio Alcasser joue un peu avec le hasard dans cette représentation de la personnalité. L'encre passe de la lithographie ou des bandes audio… à la bande adhésive, puis de la bande adhésive au papier ; ce qui occasionne des pertes qui ne sont pas toujours maîtrisées. Le résultat, d'ailleurs, surprend Antonio lui-même. Il dit que les effets du hasard se rapprochent parfois étonnamment de la réalité. Ressemblant à une apparition, le jeu des noirs et des blancs apporte un côté fantomatique à l'ensemble de l'image striée.

Le travail d'Antonio est proche d'un travail de peintre. C'est un homme patient, minutieux et plein d'intégrité. Ses panneaux sont le fruit d'une pratique longue et fastidieuse : deux mois de travail pour chaque dyptique. Même si certains parlent de "déjà vu", ce travail est, selon moi, original et d'une grande qualité, méritant le détour.

SophieKa
Paris, mars 2003