Jeune Création 2004, le choix d'exporevue :
Julien Guinand

Jeune création

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2004


Au centre du travail artistique de Julien Guinand se trouve une volonté de "montrer la Terre", d'explorer la question de l'homme dans le paysage : un thème qui constitue son domaine de recherche privilégié et auquel il consacre une étude universitaire. On décèle, dans chacune de ses photographies de lieux naturels, la trace laissée par la main de l'homme dans un paysage : en montrant l'action de la civilisation dans la nature, ses images dans lesquelles règnent l'omniprésence du Végétal évoquent l'évolution du lieu, dévoilent la fragilité de la terre et des choses qui se détériorent.

A la base de sa démarche, une expérience poétique de la réalité : guidé par son intuition, le photographe se laisse aller à un saisissement devant la beauté des paysages. Ses photos expriment une contemplation, une fascination révérencieuse devant la nature, laissant transparaître une certaine mélancolie féerique. Des images parfois irréelles qui ont laissé place, dans sa dernière série consacrée à la vallée de la Saône, sa région d'origine, à une démarche plus documentaire, accompagnée d'un passage du noir et blanc à la couleur.

Avec la volonté d'ouvrir une perspective descriptive, la posture adoptée par le photographe face au paysage est neutre, discrète et presque invisible : un regard observateur plus qu'interprétatif. Son geste réunit l'expérience poétique du monde et une démarche documentaire : décrire ce saisissement devant la beauté, montrer les choses telles qu'elles sont sans en altérer le sens ni l'aspect. Une neutralité qui sous-entend un profond respect.

Ainsi, tout oscille entre une sensibilité artistique, poétique et une volonté théorique de montrer la Terre, l'évolution d'un lieu. Plus qu'une image de la nature, les photos de Julien Guinand renvoient à un avenir plus ou moins proche ; elles projettent au centre de l'image la question du temps, témoin de l'altération de la nature au contact de l'homme. Au-delà du paysage, chaque image comporte le souvenir d'un passé immuable, les débris d'une transformation et une interrogation du futur.

Assïa Kettani
Paris, février 2004

Dossier sur les artistes choisis par la rédaction exposants à Jeune Création :    Jeune Création 2004, le choix d'exporevue - Sophie Bouvier Auslander -  Charlotte Desaga et Thom Kubli, Ritual vortex - Les paysages urbains de David Giancatarina - François Guibert - Raphaël Siboni - "Les Panoramiques froissés de Duncan Wylie"

Jeune Création 2004, du 12 au 22 février, partenaire exporevue
exposition d'art contemporain, Grande-Halle de la Villette,
211, avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris,
métro : Porte de Pantin,  www.jeunecreation.org 

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