Lucide
Animalité Dérangeant Hybrides Résistance quotidienne |
Dans l'histoire de l'art, certaines époques représentent les passions de l'âme ou les épreuves du corps : douleur, peur, désespoir, impuissance... Certains artistes livrent une vision à la fois terriblement lucide et très engagée de la condition humaine. Emmanuelle Renard et Fred Kleinberg sont de ceux-là. Leur peinture reflète une perception crue du monde et des maux qui l'affligent. Un rendez-vous musclé au Passage de Retz dans les quatre salles habitées par des monstres ou seulement des corps informes, rigidifiés, maltraités, des corps qui souffrent, qui ont été dissociés de l'esprit, médiateurs d'expériences crues, brutales.
Reflets de l'animalité qui, sournoisement, remonte des entrailles humaines, de pulsions débridées qui minent la chair, de l'horreur gratuite qui s'étale sans condescendance dans l'actualité. Le propos des toiles peut être dérangeant mais c'est de la vraie bonne peinture, celle qui vient des « tripes », celles qui fait réfléchir, qui « donnent » enfin « à voir ».
De cette peinture, traversée par une terrible tension, la froideur des dépouilles ou des hybrides s'oppose aux élans de la chair, et les limites du corps aux volutes infinies de l'esprit et de l'âme. Quarante oeuvres qui ne trichent pas ! Ce qui anime ces deux artistes c'est la volonté de condamner la perte de conscience des valeurs et d'inscrire dans leurs œuvres leur devenir nécessaire, quoique toujours inaccompli. Ils sont tous les deux compagnons de route d'une peinture « qui, sans être expressionniste, (…) montre des états de corps exprimant une grande colère ». Un appel à la résistance quotidienne !
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"D'Obscénité et de Fureur" au Passage de Retz, 9 rue Charlot, à Paris, tél : 01 48 04 37 99
La fureur et l'obscénité au rendez-vous de la promenade des Anglais
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