Non loin des musées, en contrebas de la place du Grand Sablon, nichée dans une ruelle portant le même nom, la chapelle des Brigittines est une des belles surprises du cœur de Bruxelles.

installation dualité contraste Orchestrion Decap

Pierre Radisic, Heavenly Bodies, Les Brigittines     Les murs de la chapelle des Brigittines ont été laissés en l'état, ce qui renforce le contraste avec ce qui y est proposé aux visiteurs, car cette chapelle est un centre d'art contemporain "du mouvement et de la voix" de la ville de Bruxelles, soutenu par le Ministère de la Culture de la Communauté flamande.       Pierre Radisic, extrait d'Heavenly Bodies, Les Brigittines     Une très belle installation de Pierre Radisic et Walter Hus envahit la pénombre du lieu. "Heavenly Bodies" est une continuité du travail photographique de Pierre Radisic sur les "coprs célestes", série de nus féminins "astronomisés" exprimant toute la "dualité" de l'artiste et de son médium : statique-animée (photo-vidéo !), image noire et blanc dite traditionnelle en opposition avec le traitement informatique (le film à été créé sur "Adobe After Effects"), masculin-féminin (sujet-photographe), le religieux et l'athéisme, constellations nord-sud, négatif-positif (action pemanente durant la projection, suite logique de ses œuvres précedentes), l'infiniment proche-petit et l'infiniment éloigné-grand, le sexué et l'assexué.       Pierre Radisic, exposition de Chicago     Certes, certains dirons qu'il sagit d'une estétique séduisante, mais n'a-t-on pas introduit des images de la Nasa comme œuvres photographiques, et "l'espace" comme le "nu" ont fait recette au cours du siècle passé, parfois même tromperie scientifique et visuelle. Ici, comme dans un tout autre registre avec les "chimigrammes" de Jean-Pierre Sudre de la série "imaginaires planétaires", le propos établit une "distance" indéniable avec l'astronomie et le nu est un prétexte poétique. La projection (écran de 9x9m) aux Brigitines est non seulement "magnifiquement étonnante" mais surtout nous "absorbe" vers un ailleur sémantique : le langage de l'image (et du son dans ce cas) à retrouvé sa trilogie nourricière (sensuelle-affective-intellectuelle). Radisic à de plus une rigueur toute scientifique, de mise dans le thème choisi, puisqu'il ne pratique pas la falsification (qui existe même dans les pratiques scientifiques) car les constellations, les étoiles, les cartes du ciel, les modèles-femme, les "grains de beauté" - rides - taches et autres "accidents" propres à l'unicité et la personnalisation d'un être humain sont tous absolument vrais. William A. Ewing a écrit sur Pierre "Nous pouvons affirmer que sa vue du cosmos est aussi rigoureuse et correcte sur le plan cosmique que n'importe quelle autre proposition d'astronome". Tout ceci n'empèche pas l'artiste d'avoir de l'humour, il suffit de regarder les 55 minutes du "montage" pour s'en apercevoir !       Pierre Radisic, exposition de Chicago     Accompagnant la vidéo, une "machine" (instrument de musique) non moins étonnante juxtapose en rythme un son très contemporain aux transitions et mouvements d'images (toutes d'origine photographique) : "l'Orchestrion Decap" géré par informatique avec une "partition" programmée par le compositeur Walter Hus (750 tuyaux,10m de long et 3 de haut, des percussions, un accordéon), un orchestre automatisé de sons physiques avec un contrôle de l'air (orgue et accordéon) et des tambours et cymbales d'une grande précision en accord avec le visuel. Une "perle technologique d'origine populaire" (orgue de barbarie) dira Ewing. Ayons une pensée stellaire pendant que Pierre Radisic présente sont travail à Chicago (USA) en lui souhaitant un succès "galactique". Philippe Agéa Bruxelles, juin 2005     Pierre Radisic, exposition de Chicago