Eléments mobiles. Formes de l'art cinétique, Musée Tinguely, Bâle
Une exposition en collaboration avec le Kunsthaus Graz, Autriche
 
 
Lorsque les artistes "cinétiques" dans les années 50 et 60 se sont emparés de la machine et du mouvement, ils ont introduit une quatrième dimension dans l'art : le temps.
dimensions

dans l'art :

le temps,

la psychologie

et la sociétabilité

 
Julien Berthier

Julien Berthier, Para site, collection particulière,
Courtesy Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Paris
© Photo: Galerie Frehrking und Wiesehöfer
 

Il n'est en effet pas de mouvement, sans notion du temps qui passe. Le mouvement résulte de la succession d'images et d'événements statiques dans le temps.
Il n'y a pas de doute que le mouvement crée une fascination et les œuvres historiques présentées dans cette exposition à Bâle ne manquent pas de le souligner : il y a une sorte d'esthétique, mais aussi l'appréhension du devenir dans les formes et les postures. Des œuvres choisies de Yaacov Agam, Pol Bury, von Graevenitz, Hans Haacke, Rebecca Horn, von Huene, Kowalski, Bruce Naumann, Soto, Tinguely, Uecker, etc. sont là pour le souligner. Une anticipation calculée jouant avec un aléatoire domestiqué grâce à des engins mécaniques plus ou moins évidents, tels ont été les matériaux des artistes des années 60, présentés bien avant l'exposition "The Machines" de Pontus Hulten au Musée d'Art Moderne de New York en 1968 par Denise René à Paris.

 
Hans Haacke

Hans Haacke, Blue Sail, 1964/1965
Collection de l'artiste, en prêt permanent au Museum für Gegenwartskunst Siegen
© 2005 ProLitteris, Zürich, © Photo: Wolfgang Neeb
 

L'exposition d'aujourd'hui intègre, grâce à de nombreux jeunes créateurs, une 5ème, voire une 6ème dimension : la psychologie et la sociétabilité. Ces jeunes créateurs dépassent l'objet pour lui demander, par son mouvement, de réagir à l'environnement, de réveiller les pulsions du spectateur, et, comme dans le véhicule inachevé de Julien Berthier, créer des interactions sociétales.

La fascination est encore plus forte, car les machines actionnées par des mécanismes complexes, électroniques, sont de puissants révélateurs. Dans certaines œuvres, comme dans le paysage fantastique de Christian Zwaniken, "Frankie Diggers", il semble même que l'œuvre est vivante, curieusement vivante.
En prenant sans cesse de l'altitude, il devient possible d'extrapoler et de considérer la création contemporaine elle-même comme une immense œuvre collective, en perpétuel devenir : l'œuvre d'une machine de bio-mécanique sidérale. Cette exposition peut-elle prétendre faire le point sur cette création ?

Bernard Blum
Bâle, mars 2005

Thomas Baumann

Thomas Baumann, Die Feder, 2004, collection de l'artiste
acier, aluminium, bloc d'alimentation, ordinateur, mécanique
© 2005 Thomas Baumann, photo © Nicolas Lachner, Landesmuseum Joanneum

En collaboration avec le magazine Restauro, un symposium "Eléments mobiles" sera organisé les 8 et 9 avril 2005
Inscription :
reinhard.beck@roche.com
Musée Tinguely, Paul-sacher Anlage 1, 4002 Bâle, Suisse
du 9 mars au 26 juin 2005, tél. : +41 61 681 93 20, www.tinguely.ch, infos@tinguely.ch

Lire aussi : Art et Machines, une imposture ? et Hannah Höch, La chimère de l'engagement politique

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