Lee Wagstaff : corps tatoué, corps exposé, exporevue, magazine, art vivant et actualité
Lee Wagstaff : corps tatoué, corps exposé


Lee Wagstaff
Démystifient





Graphiques





Religieux

Les photographies de Lee Wagstaff présentées à la Galerie Seine 51, nouvelle née dans le 6e arrondissement, démystifient le tatouage. L’esthétique et la représentation de signes universels sont indissociables du travail de ce jeune artiste anglais, né en 1969. Son corps est devenu le porte-parole de son expression artistique et religieuse, et de son mode de vie. Nulle provocation dans ses tatouages et dans les photos qu’il réalise lui-même de son corps presque entièrement tatoué, de la tête au pied (sauf le visage).

Extrêmement graphiques, ses œuvres rendent compte d’une cosmogonie personnelle et d’un syncrétisme religieux, au diapason de l’indicible qui leur restitue leur silence d’origine. Tout comme il redonne à la swastika son premier sens, tatouée sur tout son corps (essentiellement arrière de la jambe droite) : cette croix aux branches égales, coudées à angle droit dans le même sens, vers la droite ou la gauche, est avant tout le symbole sacré de l’Inde, avant d’avoir été récupérée comme emblème par les nazis (branches coudées vers la droite).

L'imagerie des tatouages de Lee Wagstaff relève directement de sa culture religieuse, à mi-chemin entre le catholicisme et l’hindouisme, et des symboles que l'on retrouve partout dans le monde : cercles, carrés, étoiles, triangles... Ce qui l’intéresse avant tout c’est l’universalité de ces éléments qui transhument et voyagent à travers les pays, les cultures et les siècles : ces mêmes formes et géométries qui sont nées spontanément dans divers lieux sans lien géographique. Corps peint, corps mutant, corps en devenir, corps comme support, corps exposé, son corps devient une véritable oeuvre d’art. L’artiste s’amuse de ces ambivalences et souligne que «ce que l’homme a de plus profond c’est l’épiderme», cet épiderme qui est au-delà de la peau, se meut en apparat comme il la toujours été depuis la nuit des temps.

Lee Wagstaff met entre parenthéses la violence que peut représenter aujourd'hui le tatouage. Son but est de séduire par ses dessins stylisés et esthétisants. Car derrière les images peintes sur son corps règnent l'équilibre, la plénitude et l'universalité d'un langage.

Muriel Carbonnet

Galerie 51, 51, rue de Seine, 75006, Paris, tél : 01 43 26 91 10,
du 1er mars au 7 avril 2001.

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Lee Wagstaff

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