La ceinture de ma mère brune, 2001, terre cuite émaillée
collection de l'artiste, courtesy Galerie Papillon-Fiat © Françoise Vergier
être riche c'est d'abord avoir une richesse intérieure |
Ce n'est pas la première fois que le Carré d'Art présente des expositions monographiques d'envergure qui permettent la découverte d'un artiste de très bon niveau. Nous pouvons y voir actuellement le travail de Françoise Vergier, artiste française née en 1952. Elle vit dans le Sud de la France dont elle est originaire depuis les années 90. Elle entretient un rapport extrêmement fort avec la terre. Comme elle le déclare : "Je suis devenue sculpteur. Je suis fille de la terre, septième enfant de parents paysans, respectueux de la terre. Ils m'ont dit qu'ils appartenaient "au monde ancien". J'ai décidé de le dire." Pour cela la plupart de ses œuvres établissent un lien entre le corps féminin et le paysage.
L'exposition a été conçue par l'artiste sous forme cosmique. Elle comprend les astres et le paysage, qui redoublent l'antinomie sexuelle de l'homme et de la femme et les liaisons de filiation uniquement du côté matrilinéaire. En fait tout ce grâce à quoi l'anthropologie étudie et définit les sociétés proches ou lointaines. Si pour elle, le corps est un ensemble de signes, comme dans la mythologie antique, il n'y a pas de démarcation entre l'humain et les éléments naturels, tel le vent, le paysage… Aussi nous pouvons voir de façon récurrente, un vif intérêt pour les parties du corps : tête, torse, yeux, main, ventre, seins, nombril, sexe féminin ou masculin, mais également le langage des parures corporelles traditionnelles, tatouages, scarifications, bijoux.
Ses têtes de déesses ont un regard souligné par des bandelettes portant un paysage (centre de l'univers), constituant au premier abord une coiffe de taille extravagante. Ces visages sont vides d'expression, les yeux grands ouverts regardent dans des directions différentes. Ses quatre têtes aux joues gonflées nous renvoient aux activités de l'artiste : penser, rêver, écouter, voir avec un lien constant à l'élément léger qu'est l'air.
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Fille de roi, 2001, terre cuite émaillée et laiton
collection de l'artiste, courtesy Galerie Papillon-Fiat © Françoise Vergier
Carré d’Art - Musée d’Art Contemporain de Nîmes
Exposition du 6 février 2004 au 2 mai 2004
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