Su Mei Tse fait la "Une" de tous les quotidiens luxembourgeois.
C'est la première fois qu'on honore l'art contemporain à Luxembourg
Le minimalisme poético-musical du pavillon de Su-Mei Tse est une brise rafraîchissante, un moment d'art pur et sincère |
Alors que la prolifération de biennales d'art contemporain participe en quelque sorte à la "délocalisation" des manifestations artistiques, la Biennale de Venise résiste très bien à cette nouvelle tendance de "périphérisation". Elle a même doublé ses accréditations ce qui prouve qu'elle reste probablement un des hauts lieux incontournables.
Malheureusement ces derniers sont souvent oubliés et mis à l'écart de la critique internationale car des journalistes, trop épris par le "mainstream", les boudent tout simplement.
Pour Marie-Claude Beaud, directrice du Mudam (Musée d'art moderne Grand Duc Jean), qui a eu le flair de choisir une jeune artiste, peu connue à Luxembourg (elle n'avait fait que trois expositions jusque-là), cette récompense internationale honore aussi son excellent travail de préparation en préfiguration de l'ouverture du musée, prévue seulement pour 2005-2006.
Déjà par le titre "air condition", air étant écrit phonétiquement, jouant sur toutes les variantes du mot homophone, l'artiste, qui a une solide formation musicale, annonce la musique. Qui dit musique dit silence ; le visiteur passe d'abord par une chambre insonorisée, vide du point de vue acoustique, avant de franchir la pièce de l'attente (Pénélope, le retour). Un peu plus loin des balayeurs aux uniformes verts (Balayeurs du désert) balaient le sable du désert et forment la section rythmique de la pièce vidéo d'à côté où l'artiste elle-même joue du violoncelle en solo dans une nature magnifiquement exaltée (l'écho).
Fasciné par les images et capté par les sons le visiteur se balade dans cet espace-temps qui semble continu. Présence, absence, musique, silence se relaient perpétuellement. Su Mei Tse a parfaitement réussi à intégrer son concept dans ce pavillon qui pourtant n'est pas facile à occuper. En exploitant ce parcours cyclique elle renvoie aussi à l'image de Pénélope qui détruit chaque nuit ce qu'elle a tissé le jour.
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Les balayeurs du désert, 2003, projection vidéo
50ème Esposizione Internazionale d'Arte, Biennale de Venise, Pavillon du Luxembourg,
Ca' del Duca, Corte del Duca Sforze, San Marco, 3052 Venezia, Jusqu'au 2 novembre 2003
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