Harald Szeemann
Montreur d'art ou faiseur d'art, la question est posée lorsqu'on se penche sur l'ensemble des expositions et événements artistiques montés par Harald Szeemann à la fin du 20ème siècle, à partir de 1957.
Après une période extraordinairement féconde à la tête de la Kunsthalle de Berne, suite à un conflit de fond avec les responsables politiques de la ville au sujet de l'exposition When attitudes become form et afin de se donner les moyens de réaliser ses ambitions dans la liberté. En créant sa propre agence, Szeemann voulait "trouver et faire quelque chose de nouveau tout en se plaçant en dehors du business artistique officiel". Il est ainsi sans doute devenu au niveau mondial, le plus célèbre des organisateurs, curateur disent les specialistes, d'expositions. La succession des expositions, les artistes présentés, les concepts mis en œuvre pour montrer l'art moderne et contemporain montrent à quel point un homme, qui s'est voulu indépendant, a contribué à la mise en scène de la scène artistique d'aujourd'hui. Il faut se placer dans le contexte historique des époques traversées pour se rendre compte le rôle majeur joué par Szeemann. Richard Serra, Robert Morris, Lawrence Wiener, Bruce Nauman, Twombly, Joseph Beuys, Mario Merz, Richard Artschwanger, mais aussi Soto, Prouvé, Armani, Buren, Toroni, les "jeunes" artistes bernois comme Winnewisser, Markus Raetz, Wigli, etc. Szeemann a su comprendre l'émergence d'une nouvelle expression artistique qui, remettant en cause les formes classiques de l'esthétique, on fait entrer une nouvelle dimension physique, mais aussi sociale et politique dans la création. Élu secrétaire général de Documenta 5 (1972), il a fait de cette importante manifestation internationale d'art contemporain, un résumé prémonitoire de ses expériences bernoises et de ses réalisations ultérieures.
Au long d'une longue carrière qui a pris fin en 2005, Szeemann non seulement a su repérer les nouveautés qui jalonnent l'art de la fin du 20ème siècle et donner les moyens à ces créateurs de sortir de l'anonymat.
L'ambiguïté reste pourtant forte : en montrant les artistes, il les projette sur la scène publique et alimente un marché qui bientôt prend le pas et spécule. Ne serait-il pas aussi un peu un "faiseur d'art" ?
Avec un catalogue volumineux et fort bien documenté, la boucle est bouclée : Szeemann prend la place des acteurs, il devient artiste lui-même.
La présentation de ce catalogue, a été célébrée par une intervention de Niele Toroni, membre du célèbre groupe BMPT. Szeemann appréciait particulièrement le travail de cet artiste et l'existence temporaire de sa peinture qui, comme une bonne exposition, "ne peut être oubliée par celui qui l'a vue".
Après une période extraordinairement féconde à la tête de la Kunsthalle de Berne, suite à un conflit de fond avec les responsables politiques de la ville au sujet de l'exposition When attitudes become form et afin de se donner les moyens de réaliser ses ambitions dans la liberté. En créant sa propre agence, Szeemann voulait "trouver et faire quelque chose de nouveau tout en se plaçant en dehors du business artistique officiel". Il est ainsi sans doute devenu au niveau mondial, le plus célèbre des organisateurs, curateur disent les specialistes, d'expositions. La succession des expositions, les artistes présentés, les concepts mis en œuvre pour montrer l'art moderne et contemporain montrent à quel point un homme, qui s'est voulu indépendant, a contribué à la mise en scène de la scène artistique d'aujourd'hui. Il faut se placer dans le contexte historique des époques traversées pour se rendre compte le rôle majeur joué par Szeemann. Richard Serra, Robert Morris, Lawrence Wiener, Bruce Nauman, Twombly, Joseph Beuys, Mario Merz, Richard Artschwanger, mais aussi Soto, Prouvé, Armani, Buren, Toroni, les "jeunes" artistes bernois comme Winnewisser, Markus Raetz, Wigli, etc. Szeemann a su comprendre l'émergence d'une nouvelle expression artistique qui, remettant en cause les formes classiques de l'esthétique, on fait entrer une nouvelle dimension physique, mais aussi sociale et politique dans la création. Élu secrétaire général de Documenta 5 (1972), il a fait de cette importante manifestation internationale d'art contemporain, un résumé prémonitoire de ses expériences bernoises et de ses réalisations ultérieures.
Au long d'une longue carrière qui a pris fin en 2005, Szeemann non seulement a su repérer les nouveautés qui jalonnent l'art de la fin du 20ème siècle et donner les moyens à ces créateurs de sortir de l'anonymat.
L'ambiguïté reste pourtant forte : en montrant les artistes, il les projette sur la scène publique et alimente un marché qui bientôt prend le pas et spécule. Ne serait-il pas aussi un peu un "faiseur d'art" ?
Avec un catalogue volumineux et fort bien documenté, la boucle est bouclée : Szeemann prend la place des acteurs, il devient artiste lui-même.
La présentation de ce catalogue, a été célébrée par une intervention de Niele Toroni, membre du célèbre groupe BMPT. Szeemann appréciait particulièrement le travail de cet artiste et l'existence temporaire de sa peinture qui, comme une bonne exposition, "ne peut être oubliée par celui qui l'a vue".
Bernard Blum
Bâle, juillet 2007