Swing ma demeure, la putain et la maman, Eleonore De Montesquiou

Swing

la douceur accueillante d'une femme-maison, demeure ou refuge

Le corps féminin a disparu laissant la place à ses métaphores

Swing ma demeure, la putain et la maman, film de 24'en noir et blanc, est organisé comme une sorte de documentaire autour d'une série de témoignages recueillis par l'artiste auprès de plusieurs femmes, sur le thème de la grossesse.
Ces sujets se livrent, entre pudeur et cynisme, dans un unique monologue où les relations se fondent et se confondent.

Eléonore de Montesquiou nous confronte à la douceur accueillante d'une femme-maison, demeure ou refuge, aussi bien au sens propre que figuré, pour l'enfant ou pour le corps masculin. Mais elle nous met fasse aussi à cette Eve chassée du Paradis pour avoir cédé à la tentation… Tachée par la faute elle est condamnée à engendrer dans la douleur. La déformation du corps, cette mutation qui s'oppose à la candeur et la fraîcheur virginales, accompagnée par la souffrance physique, qui culmine dans le moment extrême de l'accouchement, sont souvent vécues comme une sorte d'expiation pour cette trahison ancestrale.

Swing

Les confessions intimes de ces femmes, leurs aveux, leurs doutes, leurs mémoires, constituent presque un "bruit de fond" sur lequel l'artiste superpose des images : une boule en verre dans laquelle nage inlassablement un poisson rouge, la délivrance de bagages sur un tapis roulant d'aérogare ou encore des mains féminines qui remplissent soigneusement une valise…
Entre les deux se créent des nouveaux liens qui nous interpellent.
Le corps féminin a disparu laissant la place à ses métaphores.
Seule reste la voix, souffle impudique qui sort des entrailles pour exprimer l'âme, cette voix qui n'est plus celle des femmes interviewées ni celle de l'artiste mais qui résonne étrangement proche de la notre.

Une "galerie de portraits" complète l'exposition, des visages à peine esquissés, privés de toute vraisemblance, des physionomies dans lesquelles nous avons bien du mal à ne pas nous reconnaître…

Martina Russo
Paris, Mars 2004

Swing

Swing ma demeure, la putain et la maman, Eleonore De Montesquiou
Galerie Zürcher, 56, rue Chapon, 75003 Paris
Du 20 mars au 20 avril 2004,
www.galeriezurcher.com

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