Sarah Moon
Photographe de mode lancée dans les années 60 par ses photos pour la woolmark dans un train de la gare de l'est continue de nous porter dans des histoires de laine, de lainage, elle tisse dans notre imaginaire les réseaux poétiques de ses tirages.
Bien sur, il y a un "truc" : ce sont des négatifs de polaroïd retirés avec des effets entre solarisation et tirages ouatés très sombres, et fait extraordinaire, mais comme je l'écrivais plus haut il y a une poésie ambiante et elle nous fait dépasser le truc et planer dans des images sans vents. Une très bonne exposition juxtaposée aux derniers grands tirages héliographiques et photographiques de Jim Dine.
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Jim Dine
Dans le communiqué de presse, Jim Dine nous parle de sa difficulté à apprendre la technique. En tout cas, il n'a aucune difficulté à nous faire oublier que derrière ses grandes héliographies il y a toute une technique et toute une pensée. Ces grandes images sont fascinantes et déclenchent quasiment tout un dialogue sur le passage de la vie, le passage du corbeau empaillé, la petite poupée de Pinocchio qui ne demande qu'à être piquée pour nous enfermer seuls avec l'image entre jubilations et terreurs nocturnes.
D'autres images nous parlent de traces d'écriture et d'écriture de traces de peinture, tout un ensemble qui, loin de laisser indifférent, nous permet de sortir de l'exposition en ayant l'impression d'avoir appris quelque chose mais de ne pas très bien savoir quoi.
Jacques-Robert de la Meilleraye Paris, septembre 2003
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