renversants
Thèse
prothèses
et… métathèse
© Ramsà, Sans titre, 2005
En ces temps de manipulation génétique établie et de clônage annoncé, la dernière exposition de Ramsà, à la Galerie municipale de Vitry, nous rappelle à la dimension paradoxale du corps. Décalage, certes, mais plus encore détour et détournement. Visions de bras et de jambes, ballottés au gré des flôts… suspension, interrogation.
Et ces mains et ces seins… Une érotique puissante, violente même, transparaît de prime abord devant ces installations et photographies acides et froides. De sa main (ce que son nom signifie en hébreu et en arabe), Ramsà use de l'outil informatique, le manipule, comme de son scalpel le chirurgien. Plasticiens l'une et l'autre, mais de deux objets opposés : c'est la question face à la solution.
Et ces mains et ces seins… Une érotique puissante, violente même, transparaît de prime abord devant ces installations et photographies acides et froides. De sa main (ce que son nom signifie en hébreu et en arabe), Ramsà use de l'outil informatique, le manipule, comme de son scalpel le chirurgien. Plasticiens l'une et l'autre, mais de deux objets opposés : c'est la question face à la solution.
© Ramsà, Sans mot dit, 2000
Des ex-votos renversants
Car ces seins-là ne sont qu'appels aux saints ! Des ex-votos, authentiques témoignages de dévotions populaires et néanmoins sincères, pièces de cire rapportées de Fatima (Portugal). Ramsà les disperse sur la plage et dans la mer… vidéos méditatives, lourdes d'insistances et de répétitions. La balade des seins perdus, flottant en quête de corps, et retour à l'envoyeur. Qu'est-ce que le réel ?, semble nous dire l'artiste. Les ex-votos, comme l'indique, dans le catalogue de l'exposition, Gaëtane Lamarche-Vadel, nous renvoient aux surréalistes, ou à Frida Khalo. Ils nous renvoient surtout aux syncrétismes religieux qui sévissent dans les pays ibériques et latino-américains.
Des ex-votos positifs et détournés. Et des ex-votos renversés et renversants : la photographie du plafond d'une chapelle brésilienne auquel des centaines de prothèses en cire sont suspendus… mais la photographie est retournée : dans une lumière irréelle… le lustre de cristal entouré de ces doigts et ces pieds… sont en lévitation sur un fond - un plafond ô céleste. Ramsà voyage, et le spectateur avec elle. Elle accroche aussi au mur son lit, couette et oreillers en impression numérique. Miracle de l'intervention, miracle du cadrage photographique, miracle de la retouche des couleurs : saturation des bleus et des rouges… désir… vie. Réalisme : non. Prophétisme : qui sait ?
Thèse, prothèses et… métathèse
Déclinaisons, et déclamation : au-delà de la prothèse, au-delà de la thèse… voici la métathèse. Ramsà nous énonce, en une pièce sonore de 20 minutes, 100 voeux… Entre autres : "désosser un poulet avec des baguettes, savoir dormir debout, parler couramment le latin, pouvoir dire mon père à un curé, comprendre pourquoi les tableaux jaunes ne se vendent pas, au tennis, taper dans la balle, comprendre pourquoi les français se moquent des belges, personne n'a demandé à venir sur cette terre, pourtant, personne ne veut la quitter, pourquoi ?", ou encore : "pourquoi dit-on tomber amoureux ?"
Tout est dit. C'est la question. (en français s'il vous plaît).
Car ces seins-là ne sont qu'appels aux saints ! Des ex-votos, authentiques témoignages de dévotions populaires et néanmoins sincères, pièces de cire rapportées de Fatima (Portugal). Ramsà les disperse sur la plage et dans la mer… vidéos méditatives, lourdes d'insistances et de répétitions. La balade des seins perdus, flottant en quête de corps, et retour à l'envoyeur. Qu'est-ce que le réel ?, semble nous dire l'artiste. Les ex-votos, comme l'indique, dans le catalogue de l'exposition, Gaëtane Lamarche-Vadel, nous renvoient aux surréalistes, ou à Frida Khalo. Ils nous renvoient surtout aux syncrétismes religieux qui sévissent dans les pays ibériques et latino-américains.
Des ex-votos positifs et détournés. Et des ex-votos renversés et renversants : la photographie du plafond d'une chapelle brésilienne auquel des centaines de prothèses en cire sont suspendus… mais la photographie est retournée : dans une lumière irréelle… le lustre de cristal entouré de ces doigts et ces pieds… sont en lévitation sur un fond - un plafond ô céleste. Ramsà voyage, et le spectateur avec elle. Elle accroche aussi au mur son lit, couette et oreillers en impression numérique. Miracle de l'intervention, miracle du cadrage photographique, miracle de la retouche des couleurs : saturation des bleus et des rouges… désir… vie. Réalisme : non. Prophétisme : qui sait ?
Thèse, prothèses et… métathèse
Déclinaisons, et déclamation : au-delà de la prothèse, au-delà de la thèse… voici la métathèse. Ramsà nous énonce, en une pièce sonore de 20 minutes, 100 voeux… Entre autres : "désosser un poulet avec des baguettes, savoir dormir debout, parler couramment le latin, pouvoir dire mon père à un curé, comprendre pourquoi les tableaux jaunes ne se vendent pas, au tennis, taper dans la balle, comprendre pourquoi les français se moquent des belges, personne n'a demandé à venir sur cette terre, pourtant, personne ne veut la quitter, pourquoi ?", ou encore : "pourquoi dit-on tomber amoureux ?"
Tout est dit. C'est la question. (en français s'il vous plaît).
Olivier de Champris
Paris, février 2006
© Ramsà, Sans titre, 2005