rythme lent et
régulier de
l'évolution
presque infinie
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Lorsqu'on a l'habitude de se rendre dans un espace d'exposition clair, on peut en toute légitimité se sentir surpris quand cet espace prend une allure de chambre noire. Pour son exposition au CEEAC, Hélène Mugot a obturé une grande partie des ouvertures, pour mettre en oeuvre vidéo, projection et machinerie lumineuses…
L'exposition est organisée autour et dans le cadre d'une commande publique au CEEAC, où l'artiste soumet aux élus une proposition de restructuration de la place du Conseil des XV à Strasbourg.
Hélène Mugot a été touchée par la grâce d'oliviers centenaires lors d'un voyage dans une île grecque. Son travail semble être issu du rythme lent et régulier de l'évolution presque infinie de ces arbres que certains disent millénaires…
Un soleil qui n'en fini pas de se coucher devant lequel son "Char" attend. On croirait de lourdes altères posées là, ou est-ce plutôt les roues lumineuses du char d'Hélios ?
symbole de calme, matérialisé par une lumière noir en haut d'une machine, se déplaçant sur des rails dans un sens, puis dans l'autre, apparaît une sortes d'empreintes digitales sur le mur. Un paysage en appesenteur, la lumière semble être suspendue dans l'espace, comme venue de nulle part : un paysage projeté sur une plaque translucide.
On voyage entre la houle du soir d'une mer tranquille, les tronc d'oliviers noueux, le soleil platine; la sensualité et la douceur de ces mouvements aux rythmes différents évoluent tous simultanément.
Du projet urbain que propose la plasticienne émanent les mêmes sentiments langoureux de balancement. Elle utilise une horloge située sur la place du Conseil des XV comme la proue d'un bateau qui laisse des vagues derrière lui. Hélène Mugot envisage de transcrire cette ondulation dans le sol et l'accentuer par un dégradé de grès qui va du jaune au rose foncé. Le rythme des saisons est marqué par les arbres, et l'horloge bat en phase avec cette même régularité.
La lumière semble surgir des arbres, de la nature, et non du soleil. Les choses s'animent dans une évolution sensible du temps et de l'éclairement.
SophieKa Strasbourg, mai 2003
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