Miguel Palma, exporevue, magazine, art vivant et actualité
Miguel Palma
 
 
"inventaire

artistique

d'un concepteur

de raretés"

Miguel Palma
 
"Little Boy", 2007. Avion chargé avec des bombes propulsé par une turbine voyagant en
sens inverse des aiguilles d'une montre. Rotation moyenne de 30 secondes ajustable.
 
 
"Le cabinet de curiosités du troisième millénaire".
Entre urgence et lenteur, jeu et sérieux, l'artiste portugais Miguel Palma, mécano et Petit Prince, artiste émergeant de la scène internationale, rencontré à New York où il est en résidence à la Galerie "Location One", crée depuis plus de 10 ans un univers ludique, décalé, à la fois inventaire à la Prévert et petit monde de Saint-Exupéry.

Il accumule : des installations, des vidéos, des constructions mécaniques iconoclastes, des témoignages de ses tribulations…

Cette accumulation s'assimile à "l'inventaire artistique d'un concepteur de raretés", néologisme emprunté à Sandra Jürgens :"The artistic inventory of a maker of rarities".
 
 
Miguel Palma
 
"Abridged History", meuble d'origine, fossile et vieux livre
 
 
Toujours en éveil, en mouvement, il s'inscrit au cœur de la vie, du quotidien, de ses traces et semble arrêter ou accompagner le temps.
Son rapport au temps est en effet tout à fait singulier, entre enfant et adulte, il circule dans le monde concret avec une créativité débridée. Il fait un passage par les vanités, engendre une production d'artefacts particulière où encore une fois le temps est l'artisan d'une destruction inexorable ou bien malléable si l'homme décide d'intervenir dans le processus naturel en marche. Objet ou moment de vie, son univers dans la lignée des artistes du Turner Prize rappelle ceux de Jim Lambie et Simon Starling. Proximité de ces deux artistes dans son rapport à l'éphémère, aux objets de la vie moderne, dans sa réponse intellectuelle au matériel pur et dur, dans son interférence sur le processus d'évolution des choses et ses voyages initiatiques de pèlerin de ce siècle sans foi.

Il parle de nature, de technologie, de valeurs économiques, de temps qui passe et efface. Il désacralise l'objet et le mythe, il organise la distance entre lui et la "chose", entre lui et le collectionneur.
 
 
Miguel Palma
 
Ariete, dessin
 
 
Bien que n'étant pas un inconditionnel de la discipline, il classe, annote, organise avec une précision d'entomologiste toutes les étapes de ses créations. Il est le bibliothécaire de l'impermanence. Avec un grand sérieux, il crée des univers à la tangence du domaine de l'enfance et de ses jeux de garçons.

Si le processus de création semble essentiel chez Palma, c'est pour mieux aborder le temps, concret ou abstrait, celui de la vie de tous les jours autant que celui, existentiel, de l'éternité. Il génère des expériences temporelles pour réveiller notre conscience de nos vanités et notre illusion de maîtriser notre propre temps. Il scande ses installations comme on rythme une phrase, pour mieux en marquer les étapes et les intonations, pour mieux souligner les clefs de sa compréhension et encore une fois, pour marquer le tempo, en garder la mémoire.
Ses œuvres ont bien sûr un parfum d'autobiographie et témoignent de ses portions d'existence, de ses "trips", road-movies, elles accompagnent ses pérégrinations ludiques, temporelles, nécessaires. Elles répondent à un principe de nécessité et s'enracinent dans son quotidien multiple, nomade et sérieusement ludique.

Il crée un paradigme de quadra joueur, de chercheur du rien dans le tout, de voyageur de l'éphémère, parfois cynique, toujours dans l'observation du monde, dont la seule foi est une certaine forme d'utopie.
Edith Herlemont-Lassiat
Paris, juin 2007
 
Miguel Palma
 
"Deep Breath", respiration d'une ville en maquette simulée par un tissus de nilon bleu
rappelant le cycle des poumons avec pompe et micro appareil photo
 
 
Miguel Palma
 
"Seedbed Project", Machines agricole assemblées pour travailler comme un canon
projectant des graines.
 
 
Miguel Palma
 
"Eiffel Tower", 2007. Livre et construction en Meccano de la Tour Eiffel.

Du 23 juin au 21 juillet, Installation "Catalytic Paintings", Galerie Almine Rech, 19 Rue de Saintonge, 75003 Paris, tél. : +33 1 45 83 71 90

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