Markus Raetz
fait de la
photographie
un art mental
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Rien n'est plus léger que la lumière…
Markus Raetz est polyvalent ; peintre, sculpteur, photographe, poète, artiste conceptuel, mais il est aussi peintre-sculpteur-photographe-poète-artiste conceptuel.
Tout sont travail évoque et suggère la photographie ou son principe fondemental. Il interroge la photographie en la décortiquant par le biais d'autres mediums.
Ainsi, il détourne la fonction de la photo qui est d'enregistrer le réel, et oblige le spectateur à composer une danse autour de ses oeuvres aux formes changeantes. Ces formes éveillent la curiosité. Le visiteur veut comprendre. Pour comprendre il doit prendre de la distance, du recul sur l'oeuvre et sur la situation. Regarder de trop près permet de comprendre la technique mais pas le sens.
Le recul s'impose, et l'image se forme non sans une certaine accomodation de la rétine, qui soit dit en passant, est pour Markus Raetz le meilleur objectif.
Markus Raetz fait de la photographie un art mental.
Il utilise une image photographique qu'il décline selon les principes de cet art (ombres/lumière, forme/contours, net/flou), à tel point qu'il arrive que l'on prenne une peinture pour une photographie et inversement.
Puis, il met en volume les lignes d'un buste de femme, et accroche au mur quelques tiges de métal courbées. L'image de la femme se reconstitue dans l'oeil du spectateur grâce à un miroir. La métamorphose joue avec l'anamorphose.
Tout se fait dans "l'oeil et l'esprit" du spectateur.
La confusion est toujours présente. On croit ne pas s'être fait prendre, et après la danse d'approche et de recul on se rend compte qu'au premier regard on a pris un profil pour une montagne, un visage monochrome peint pour une photographie très noire…
Le travail de Markus Raetz est une réflexion sur l'essence de l'image au sens philosophique autant que technique dont deux approches sont possibles, pour reprendre les mots d'Henry Chapier : "soit le parcours initiatique favorisé par le savoir, soit le choc à l'état pur dans ce qu'il convient d'appeler sans jeu de mots une Révélation."
SophieKa Paris, mars 2003
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