Light Lands in New York City, Elinor Milchan, exporevue, magazine, art vivant et actualité
Light Lands in New York City
Elinor Milchan
anglais
Nous sommes en début décembre 2006 et le beau monde est descendu à Miami Beach sous les cieux lavés de couleurs pastel de la Floride, où l'air est doux et lourd comme de la vapeur modulée. Scrupuleusement habillés, les gens remplissent les rues, restos, résidences privées et lieux d'expo, ruminant, postulant et rhapsodiant le miracle emotico-commercial de l'art contemporain. C'est une sorte de rage nourrissant attisé par le marchéage circonspect de la foire et par le remarquable dépôt financier attribué à l'achat de l'art, plus particulièrement l'art contemporain.
no previously

codified

products

idiosyncratic

abstract

expressionism

"is-ness"

Elinor Milchan
 
 
Bref, il s'agit tout de commerce

Comme d'habitude, la beauté est présent quelque part dans ces manigances. Cependant, ces jours-ci, le momentum de voir et de sentir ce que l'on a vu est sérieusement affaibli. Bizarrement, ces deux sensations compétitives constituent la vraie raison du désir et de l'amour et, puis, de l'achat de l'art, si la banque le permet. Selon ce scénario, les acquisitions suivent, de façon naturelle, la communion irraisonnable et mystérieuse entre l'objet et l'être humain.

Bref, il ne s'agit pas du tout de commerce

Au milieu de cette rêverie après-Miami, mon rolodex visuel se précipite vers le mois de novembre dernier à New York. Pendant l'Armory Show, où dominent les mêmes mécanismes mercantils et artistiques, je tombe sur Times Square et l'installation vidéo Light Lands, d'Elinor Michan. Au-dessus du spectacle humain et le vacarme, niveau rue, et entre les violences visuelles des pubs en néon, j'aperçois le silence. À l'intérieur d'un cadre de tableau traditionnel, tombe, à travers l'écran, une bande couleur sépia. Elle bouge comme de l'air, mais a la couleur de sang. L'écran se scinde. La lumière change. Le ruisseau de sang est devenu bleu pacifique. Maintenant, je suis sûre que les lignes en cascade sont faites d'eau. Elles descendent et se croisent inexplicablement dans des rythmes fluides ; des abstractions de dauphins, peut-être, qui jouent dans quelque océan asiatique inconnu. L'écran se scinde à nouveau. Des multiples de trois se repartissent en d'autres multiples de trois, puis la lumière s'enveloppe dans l'ombre. À travers l'écran, le fantôme d'une figure isolée semble paraître puis évaporise dans une myriade de rayons crépusculaires. Je perds toute connaissance des bruits autour de moi. À côté, Nike martelle ses messages dans nos yeux, mais, d'une certaine manière, les abstractions énigmatiques de Milchan ont réussi d'imposer le silence au commerce tonitruant autour de Times Square.
 
 
Elinor Milchan
 
 
L'une des forces de l'installation est sa volonté féroce de rester indéfinie. Aucun élément de cette imagerie n'est simple. Aucun produit ou objet pré-codifié n'impose son sens. Et l'engagement totale de l'artiste avec son propre expressionnisme abstrait personnel, sépare la pièce des autres installations publiques. Si certains projets dans des sites urbains intègrent le contexte concret afin d'être relevants, Milchan a confiance dans la persuasion pure des images mêmes pour capturer l'imagination et le coeur du spectateur. Quoique son travail et les pubs sont des voisins directs, Elinor Milchan n'emprunte rien au commercialisme pervers des portables Samsung. Elle utilise tout la technologie disponible pour surprendre le grand public avec ses poèmes méticuleusement construits. Son art est et cet état d'être réfute cet entourage plein de désespoir. En réalité, Milchan a commandé un panneau publicitaire afin de nous rendre la sensation ouverte de la lumière infinie.
 
 
Elinor Milchan
 
 
Contemplant l'accomplissement de Milchan, financé par des fonds privés, on réalise le potentiel extraordinaire de l'art dans l'espace public. Sa démonstration de la co-existence de l'art et du commerce renforce l'accès du public à l'étonnement et à l'opinion personnelle. Sa vision rend possible, particulièrement en contraste avec le style dictatorial des publicités adjacentes. Il suffit d'inciter de sortir et d'acheter, courageusement et passionnellement, de l'art qui parle aussi librement que cette installation. La beauté pure de "Light Lands" m'a ramenée au domaine commercial. La force de ce souvenir m'inspire le désir d'acheter. Grâce a Elinor Milchan, je finirai par aller visiter encore une autre foire.
Marie Chambers, New York, mars 2007
 
Elinor Milchan

Marie Chambers vit, écrit et, si possible, achète de l'art à Los Angeles

accueil     art vivant     édito     écrits     questions     imprimer     anglais     haut de page