Fernand Léger
Les sources du Pop'art américain
Thomas leger
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Fernand Léger. La femme en bleu, 1912
Kunstmuseum Bâle, donation Dr. h.c. Raoul La Roche 1952
© 2008, ProLitteris, Zürich

 
 
 
 
La fondation Beyeler de Riehen (Bâle) ouvre le 31 mai 2008 une magnifique exposition consacrée à Fernand Léger.

Bien que comme à l'accoutumée, les locaux de cette fondation soient exemplaires pour mettre en valeur les œuvres d'artistes d'une importance historique, cette exposition — est-ce l'impact de Samuel Keller, nouveau directeur de la Fondation ? — abandonne le caractère souvent didactique qui avait un peu trop dominé dans le passé. De façon imperceptible, presque rusée, on a imbriqué quelques œuvres d'artistes Pop'Art américain célèbres en contrepoint de celles de Fernand Léger. Le choix en a été fait avec discernement et un sens avisé de l'observation. N'est-il pas frappant, même troublant, de voir figurer ensemble Le Drapeau peint en 1925 par Léger et les tableaux de Ellsworth Kelly Dark Grey with White Rectangles (1978) et le plus saisissant Red, White, Blue (1968) ? Les correspondances sont ainsi multipliées au travers de l'exposition : Windward de Robert Rauschenberg (1963), Morning Sun de James Rosenquist (1963) s'associent au Les constructeurs de Fernand Léger (1950) et ses Dessins pour contraste de forme (1913) semblent créer l'inspiration du Smoke from Chimneys automatic drawing, rue Blainville (1950) de Ellsworth Kelly.

Ainsi, alors que les associations se multiplient, on s'aperçoit que le Pop'Art n'est pas sorti d'un sac à malices américain, au temps du consumérisme, mais bien de la palette et du génie de Fernand Léger qui avait en tête un projet politique diamétralement opposé. Pour Léger il ne s'agissait pas de critiquer une société de consommation, mais au contraire de mobiliser les esprits pour mettre en place une société industrielle triomphante, capable de produire toujours plus de bien-être. C'est d'ailleurs ce qui a sans doute un peu troublé Roy Lichenstein qui, après avoir peint en 1970 le célèbre Peace through Chemistry (pauvre Greenpeace !) reconnaît avec son Trompe l'œil with Leger head (1970) la paternité de son grand prédécesseur Français.

Cette exposition, si intéressante par la qualité et le nombre des œuvres exposées, montre bien que l'art « made in America », doit beaucoup à une Ecole de Paris et un art « made in Europa » que certains veulent dénigrer.
 
Bernard Blum,
Bâle, juin 2008
 
 
Fondation Beyeler, Basler strasse 77, 4125 Riehen (Bâle), Suisse, du 1er juin au 7 septembre 2008 www.beyeler.com
Ouvert tous les jours de 10h à 18h, le mercredi jusqu'à 20h
Catalogue édité par Hatje Cantz. 208 pages avec 201illustrations. Prix CHF 68.-

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