d'une couleur
à l'autre
Venues d'un art dans lequel la figuration était violente, les motifs sauvages, et la présence des sujets immédiate, les peintures de Philippe Judlin se sont métamorphosées en une harmonie de couleurs abstraites, dans lesquelles seule compte, en apparence, la quête de la lumière. A première vue, la distance est infinie entre ses œuvres plus anciennes, qui lui ont valu une véritable reconnaissance aux marges des territoires d'une forme d'art "sauvage", et les compositions actuelles, dépouillées de toute idée de représentation du réel. Pourtant, si l'on regarde attentivement et que l'on se laisse emporter par les peintures, l'écart entre ces deux périodes n'est pas si vaste ; jadis, sous l'intensité des sujets, s'imposait déjà la recherche de la profondeur de la lumière dans l'économie des moyens d'une palette presque sourde, où dominent les tons mats, dans un camaïeu de bruns, d'ocres, de beiges teintés de gris.
Aujourd'hui, sous le dépouillement de la forme, c'est la même gamme chromatique, pour la même quête de la présence de la lumière, de son intensité quand, justement, elle n'est pas immédiatement éclatante. La profondeur de ces œuvres se joue dans les passages d'une couleur à l'autre, travaillées avec une précision subtile, dans leur opposition toujours nuancée, dans la construction d'un univers plastique d'autant plus riche qu'il ne doit pas grand-chose à la forme, rien à la figuration, et tout à la vibration de la lumière, qui porte en elle-même son émotion. Un univers dense et chaleureux, qui rappelle, avec une fière économie de moyens, que la peinture, dans la richesse et la variété de ses chemins, est avant tout une école de liberté.
Aujourd'hui, sous le dépouillement de la forme, c'est la même gamme chromatique, pour la même quête de la présence de la lumière, de son intensité quand, justement, elle n'est pas immédiatement éclatante. La profondeur de ces œuvres se joue dans les passages d'une couleur à l'autre, travaillées avec une précision subtile, dans leur opposition toujours nuancée, dans la construction d'un univers plastique d'autant plus riche qu'il ne doit pas grand-chose à la forme, rien à la figuration, et tout à la vibration de la lumière, qui porte en elle-même son émotion. Un univers dense et chaleureux, qui rappelle, avec une fière économie de moyens, que la peinture, dans la richesse et la variété de ses chemins, est avant tout une école de liberté.
Olivier Amiel
Paris, avril 2005