Artiste de renom, Janine Delaporte travaille depuis 50 ans, elle a exposé dans des lieux prestigieux en France, en Europe et aux Etats-Unis.
Le prince De Broglie et le célèbre académicien, connu pour sa rigueur, Jean Dutourd ont préfacé un catalogue de ses œuvres, et rendu hommage à son talent.
C'est une des grandes spécialistes du Trompe l'œil dit de chevalet. Elle travaille essentiellement les natures mortes, et y met son humour et son histoire personnelle.

Ses œuvres se caractérisent par un principe gigogne à forte tendance séditieuse. L'illusion ne s'y exprime pas seulement dans une technique maîtrisée, mais aussi par un jeu d'ingrédients précis, dont une lecture appliquée peut nous mener à un ressenti opposé à ce que l'on y perçoit au premier abord. Signes, et contre signes, méfiez-vous de votre premier regard et accordez une attention vigilante à ses œuvres, elles vous emmènent dans des univers insoupçonnés, et mystérieux. Sa signature est multiple et s'exprime en un savant jeu de piste.
Triez le personnel de l'universel, le présent du passé, et le rêve de la réalité, formidable voyage qui vous oblige à une observation active.

Une grande partie de ses œuvres est irriguée par la discipline exercée par son époux grand scientifique international, homme plein d'humour, qui se disait être le "peintre consort - qu'on sort", et l'a immergée dans les rencontres, les concepts et les objets de science. Les trois petits trèfles de l'arme de son blason sont souvent cachés dans ses tableaux.

Petite anecdote révélatrice, une œuvre lui fut commandée pour le bicentenaire de la révolution, son cœur étant plus proche de la famille royale que des sans culottes.
J. Delaporte créa l'œuvre des "gravures séditieuses".
Œuvre insolente où les objets représentés avaient l'apparence d'une réalité simple et pour les initiés, avaient un tout autre sens. Petits objets séditieux en ivoire ou en buis, portés discrètement en poche dans les temps troublés de la révolution, et qui placés devant une bougie, révélaient l'ombre portée de Louis XVI ou de Marie-Antoinette, gravures d'un bouquet de fleurs, dont le détail des fleurs représentait les visages royaux.

Edith Lassiat
Paris, septembre 2004