DiVA, Slick, FIAC, Show Off, in, off… la semaine des foires d'art contemporain à Paris est terminée ! Attachées comme des wagonnets à "la" foire internationale d'art contemporain, la FIAC, trois autres manifestations sont venues allègrement profiter de l'effervescence créée par cette immense matrice, génératrice d'un mouvement centrifuge (ou centripète, selon certains) qui a guidé de nombreux collectionneurs, voire même de tous nouveaux amateurs vers des œuvres et des galeries plus ou moins in.
arty glamour smooth |
© Adel Abdessemed, "Pluie noire", 2006. Galerie Kamel Mennour, Paris (FIAC)
La semaine est un véritable succès, avec un record battu de visites à la FIAC (plus de 80 000 en 5 jours), de nouvelles œuvres, de nouveaux artistes et même de nouveaux collectionneurs ! Les petites sœurs sont également ravies : Magda Danysz, directrice de la galerie éponyme et co-organisatrice de Show Off, s'est émue à la vue d'une queue devant l'entrée de la foire, sise au très chic Espace Cardin, face au Grand Palais, où se tenait la FIAC.
Pourtant cette première édition de Show Off n'avait pas à rougir de sa condition, revendiquée, de "Salon des Refusés". Si on peut comprendre que les galeries recalées à l'examen aient voulu prendre leur revanche en montant face à la FIAC leur propre "manifestation", au sens social du terme, on ne peut ignorer l'intérêt que les galeries de l'Espace Cardin ont pu retirer de cette situation, et y voir plutôt une certaine forme d'opportunisme. Car certaines galeries présentes à Show Off ne sont pas moins en vue que certaines autres exposant cette année à la FIAC. De même pour nombre d'artistes. Plus intéressantes parmi les "off" furent les autres foires, les excentrées, celles qui ont choisi pour s'épanouir des quartiers différents, plus animés, plus humains aussi. C'est le cas de Slick, foire épanouie et sans complexe établie à la Bellevilloise, ancienne coopérative ouvrière, dans le XXe arrondissement. Galeries françaises et étrangères s'y sont côtoyées avec amitié, sans esprit de compétition, dans un cadre au passé social bien présent, loin des quartiers fréquentés habituellement par les collectionneurs. Pour les organisateurs de DiVA au contraire, il semble que l'art contemporain ne se conçoive pas sans chic, puisque la foire d'art digital et vidéo eut lieu au second étage d'un hôtel au luxe d'une sobriété tétanisante, chaque galerie disposant d'une chambre, assez petite, pour exposer les œuvres choisies. L'idée est bonne : immédiatement vient à l'esprit le cliché du collectionneur d'art contemporain appréciant cette ambiance à la fois arty, glamour et smooth. Mais on ne peut s'empêcher en sortant du lieu, implanté en plein quartier de la Goutte d'Or, de ressentir un malaise. La vie, l'art, sont-ils dehors ? Qui est in ? Qui est out ? © Taroop et Glabel, "Isme", 2005. Sémiose Editions (Slick Art Fair)
|
accueil Art Vivant édito Ecrits Questions 2003 2002 2001 2000 1999 GuideAgenda Imprimer haut de page