Hans Holbein le Jeune a Bale, exporevue, magazine, art vivant et actualité
Hans Holbein le Jeune à Bâle
un grand créateur au milieu de la révolte et de la contestation
 
 
préservation
de son art
créateur
de génie
Hans Holbein
 
Courtesy Kunstmuseum Basel
 
 
Alors que le monde entier se trouve plongé dans des conflits violents, sinon sanglants, idéologiques et religieux, on aurait presque oublié que de tels souffrances nous sont familières.

Le 16ème siècle que la plupart considèrent comme l'avènement d'une époque de splendeurs apportées par le "Renaissance", fut aussi celle de la mise en cause de la croyance religieuse dominante en Europe, des fondements et de l'autorité de l'église catholique romaine. Ce fut un choc terrible et, par bien des égards d'une grande cruauté. Cette révolte initiée par le moine Lüther, mais aussi propagée par les réformateurs et humanistes comme Erasme de Rotterdam et Calvin, est à l'origine du schisme apparu alors dans la création artistique de l'époque.

En réaction aux fastes et coûteuses "décorations" des peintres italiens qui, comme Michelange, à la demande des puissants et riches nobles et prélats italiens ajoutaient de l'or à l'or, la Réforme conteste la production artistique, brûle et détruit tout symbole pictural. Les artistes du nord de l'Europe, confrontés à cette violence ont réagi à leur mesure aux provocations : Hans Holbein le Jeune dans la lignée d'artistes qui, comme Albrecht Dürer, Hans Baldung Grien, ou Matthias Grünewald ont marqué la création du début du 16ème siècle, vient à Bâle en 1515 avec son frère Ambrosius parfaire la formation artistique donnée par leur père Hans Holbein l'ancien. Une formation qui se devait être vouée à l'illustration et l'impression de dessins religieux catholiques. Très vite son talent éclate. Il devient de plus en plus célèbre et à ses fresques religieuses il ajoute portraits et peintures murales d'un grand réalisme. Mais la Réforme gronde alentour et il ne reste plus qu'à fuir en France et en Angleterre. Cet art qu'il sent menacé, il le met à la disposition de ses hôtes, et se reconverti portraitiste tout en finesse. Alors que la Réforme va atteindre à Bâle, il tente un retour en 1528 vers sa famille qui était restée dans cette ville. Juste le temps de décorer l'orgue de la cathédrale et la salle du Grand Conseil, mais l'année suivante en 1529 il assiste impuissant aux 12 bûchers qui sur la place de la cathédrale, jour et nuit, engloutissent les œuvres d'art les plus somptueuses. En 1532, malgré son amitié avec Erasme dont il fera plusieurs splendides et saisissants portraits, il partira de nouveau en 1532 vers Londres et devient le peintre officiel de la Cour du roi Henri VIII. La mort le rejoindra 8 ans plus tard.

Cette période 1515-1532 est donc cruciale dans l'œuvre de cet artiste qui a dû mettre toute son énergie pour s'adapter à la profonde mutation de son époque et mettre son talent à la préservation de son art. Au milieu d'une révolte et d'une contestation qui n'est pas sans rappeler notre époque contemporaine, Hans Holbein a su resister et rester le créateur de génie qui en fait une des figures les plus importante de l'art.
Bernard Blum
Bâle, avril 2006

Hans Holbein le Jeune, Les années à Bâle 1515-1532 du 1er avril au 2 juillet 2006
Kunstmuseum Basel, Suisse, St Alban Graben 16, CH-4010 Bâle. Tel: +41 61 206 62 62.
www.kunstmuseumbasel.ch
Ouvert de mardi à dimanche de 10h à 17h, mercredi jusqu’à 20h

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