Abraham Hadad
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Régal Tendresse communicative Enfants Joyeux narcissisme |
C'est à un véritable festin que nous invite Abraham Hadad. Un régal pour les yeux. Un plaisir pour les cinq sens, tant la pâte dense, onctueuse et lisse du peintre est délectable et caressante. Elle entre par les yeux et s'installe dans le corps du regardeur avec une sorte de bonheur synesthésique. Il y a une rare coalescence entre la succulence de la matière picturale du peintre et la tendresse communicative de ses images.
Ce qui fait l'enchantement de ces huiles sur toile, ce qui leur donne leur consistance esthétique, c'est que la matière iconique découle directement de leur matière picturale. Tout se passe comme si la pâte fluide, dense et riche en pigments se frayait un chemin vers la forme en investissant la chair humaine. Le peintre pétrit cette pâte comme le limon originel pour la transmuer en chair de femme. Chair de la femme, argile idéale, ô merveille, pourrait-on répéter avec le poète dont on fête le bicentenaire. Telle me semble être la raison de la jubilation qui rayonne de chaque tableau d'Abraham Hadad. La matière picturale y jouit d'elle-même dans un joyeux narcissisme en prenant figure de femme. Et les hommes, les enfants, leurs jouets, les intérieurs même où ils vivent, en compagnie de leurs canapés et baignoires, tous ces êtres et ces objets qui s'ébattent dans les tableaux, ne sont que des avatars d'un seul être, la Femme, surgie de la substance même de la peinture.
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Abraham Hadad
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Galerie Pierre Marie Vitoux, 3, rue d'Ormesson, 75004 Paris, tél : 01 48 04 81 00, jusqu'au 6 juillet 2002
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