A propos de l’exposition Gary Hill, exporevue, magazine, art vivant et actualité
A propos de l’exposition Gary Hill

Cri






Miroir






Langage

La physicalité du langage, leitmotiv de l’artiste, nous ramène à la période de l’apparition du langage, voire au premier cri.

La principale pièce présentée à la galerie in Situ nous parle de ce cri en reprenant le cri du berger suédois qui appelle "son monde" mais, dans cette voix de profundis, symbolisée par une cellule grossissante et incarnant le corps grandissant dans et sur l’écran, la "femme blonde au visage rugissant" (1) envahit notre système sensoriel.
Les deux autres pièces que nous présente Fabienne Leclerc : Core series et Cabin fever, provoquent chez le spectateur un état semi-hypnotique face à un livre ouvert sur un monde intérieur qui se bat ou s’ébat avec notre envie d'expliquer, pour la première pièce, et pour la seconde, un mélange de fascination et de phobie commenté par un texte de Maurice Blanchot.

Les questions, voire les réponses, que posent ces trois pièces nous ramènent à la mythologie et à la psychanalyse.
Nécessité du corps naissant à communiquer puis à trouver la formule du langage de l’autre en passant par le stade du miroir et ses complexes exigences.

"Traiter les images comme un langage fait de notations et d’effacements ou producteur de sens".(2) Il s’agit bien de cela dans le travail de Gary Hill depuis un certain temps (Remax and color, why do things in the middle, 1984). Le seul producteur de sens, c’est la transmission de l’image analogique à l’écran avec en sandwich le spectateur qui s’identifie plus ou moins, mais qui de toutes manières assiste à une certaine mise en espace du "corpus erectus" parlant et du "corpus erectus" entendant, avec une certaine symétrie appuyée par un jeu de miroir. Jeu de miroir, autre préoccupation de l’artiste qui, avec la symétrie nous présente un dilemme avec le miroir acteur et le miroir spectateur.

Cette œuvre absolument originale nous parle de l’apparition du langage chez Narcisse au moment précis où il va se noyer … dans l’écran.

Jacques-Robert de la Meilleraye

Notes (1) : Geneviève Bréhéret, Le Monde du 12 mars, (2) : Art Presse février 96
A propos de l’exposition Gary Hill
Fabienne Leclerc à la Galerie : in Situ
10, rue Duchefdelaville, 75013, Paris, du 10 mars au 21 avril 2001.

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