Matière Photogramme Sténopés Support Lumière Surface Pictorialiste Épiderme |
Depuis 1994, dernière exposition personnelle de l'artiste à L'Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris, nous n'avions pas eu l'occasion de voir le travail rigoureux et matiériste de ce photographe attentif aux moindres effets de la lumière sur le papier sensible. Aujourd'hui c'est un heureux retour que la Galerie Michèle Chomette, lui, et nous offre.
Tout en continuant à explorer les infimes apparitions des gris à la surface du support photographique, Christian Galzin nous permet, sûrement à son insu, de revisiter une histoire de la photographie dans ce qu'elle peut avoir de fondateur en tant que technique (photogrammes et sténopés) et dans ce qu'elle a dessiné malgré elle en tant qu'histoire des formes au sein de l'histoire des arts. Ainsi, si les photogrammes de 1997 restent ces plages de gris lumineux dont le regard ne peut qu'absorber les délicates granulations épidermiques, les sténopés de mises en scène de papiers photographiques pliés en formes volumétriques (cône, escalier, pyramide…) ne peuvent que nous renvoyer à l'espace théâtral que certains photographes de la période art-déco et plus spécialement l'école tchèque post-pictorialiste représentée par Driktol, nous ont appris à découvrir. Cet intérêt pour la confrontation du sensible (papiers photographiques photographiés à leur tour dans la série Intérieurs de papier, affleurement de la lumière sur l'eau frémissante…) reste imperceptible à l'oeil nu, et l'utilisation du sténopé privilégie l'aplatissement de la surface au détriment d'un effet spectaculaire de profondeur. "Ce qui advient ou pas à la surface, par et grâce au médium" continue à nourrir la démarche de Christian Galzin. Ainsi dans la série de sténopés cette fois-ci pris à l'extérieur, sur la plage du Grau du Roi, ce sont les visages des personnages qui restent à l'orée de la figure, faute d'une exposition suffisante (à l'image de ces apparitions fantômatiques connues de tous devant certaines photographies anciennes). Dernièrement le photographe a pris l'appareil photographique, mais un 6/6, celui qui en privilégiant le format carré favorise la frontalité ou plus exactement un certaine planéité chère à certains peintres déclinant la matérialité de la surface dans ce qu'elle révèle de la profondeur des "fonds". Ainsi en est-il de la poussière salines des carrières d'Aigues-Mortes. Alors ne nous privons pas de cette déclinaison du "paysage photographique" dans ce qu'il a de plus singulier et épidermique.
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Galerie Michèle Chomette, 24 rue Beaubourg, 75003 Paris
du 28 mai au 27 juillet 2002, du mardi au samedi 14h-19h et sur RV, tél : 33 (0)142780562, fax : 33 (0)142726205
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