Quelques réponses d'Olivier Billard à propos des Frac, exporevue, magazine, art vivant et actualité
Quelques réponses d'Olivier Billiard à propos des Frac

L'Etat n'achète







que ce que







les galeries







présentent



Il faut se rappeler la situation de l'art contemporain en région avant la décentralisation et la fondation des Frac. La France s'est dotée là d'un outil formidable destiné au grand public. Il est inadmissible de voir les trop nombreuses critiques qui leur ont été apportées, notamment sur les achats d'artistes étrangers. Ils ont dû respecter un quota d'achats de 50 % d'œuvres françaises dont une grande partie d'artistes régionaux. Cependant je pense qu'il faut faire preuve d'un peu d'humilité en matière d'art, c'est le temps qui fera la valeur des choses. C'est une initiative que globalement j'admire et qu'on ne peut que louer. Des choix ont été opérés par des comités de sélection, leur action est complétée par celle du Fonds National d'Art Contemporain. Il y a tellement de diversité des pratiques en France, qu'il est normal que certains artistes soient achetés par une entité et pas par une autre institution.

La France reste un centre créatif international. Il ne faut pas oublier que Twombly, Basquiat, Joan Mitchell ou Sam Francis ont été promus par la France et son marché. Ce pays reste une terre d'accueil il ne faut pas oublier que des artistes importants comme Kiefer s'y sont installés pour travailler et continuent d'y résider. S'il y a une grande créativité la situation est malheureusement lamentable au niveau du marché. La première faute revient aux galeries, ils ne savent pas défendre nos artistes. Lelong qui est présent à New York et Zurich n'y a montré qu'un artiste français en deux ans. Les français ne se sont pas donnés les moyens pour aller défendre notre création à l'étranger.

L'Etat n'achète que ce que les galeries présentent. Il ne faut pas oublier que le titre du rapport Quemin qui a beaucoup fait réagir certains officiels alors qu'il ne s'agissait que d'un pur constat était "Le rapport oublié" Une autre raison pour laquelle l'art n'est pas sorti de nos frontières est que le milieu de l'art n'est pas défini, structuré. Le Comité des Galeries d'Art n'en représente que 150 sur les 2000 qui exercent sur le territoire.

S'il existait un syndicat regroupant les galeries et les fournisseurs de l'art en général cela représenterait une force. Parce que la profession n'est pas défendue les artistes ne le sont pas non plus. C'est là un avis autorisé d'un amateur d'art et d'un collectionneur scandalisé.

Jean Charles Blais et Barcelo coûtaient la même somme le jour où je les ai achetés, aujourd'hui l'artiste français ne vaut plus rien. La Figuration Libre s'est écroulé. Combas émerge actuellement à peine à 15 000 euros, Bischofberger achète aujourd'hui des Combas et ça sortira . Il ne faut pas oublier qu'Eugène Leroy dont la galerie de France montre actuellement de superbes nus sur papier a été sorti grâce au marché allemand. Pour quoi les principales expositions faites sur Paris concernent elles des artistes étrangers, pourquoi la superbe exposition Magritte à Bruxelles a t elle été suivie d'une exposition minable au Jeu de Paume ? Il faut que nous sortions de ces attitudes de république bananière et de dictature technocratique.

Olivier Billiard
Paris, octobre 2003

Bill'art

Olivier Billiard, Collectionneur
et Auteur du Bill'Art

Olivier Billiard, 16 av Perrichon, 75016 Paris, tél : 00 33 (0)1 40 50 60 98

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