Tueries fratricides
Sur-vie
Raz de marée "négatif"
Fédérateur de nos espoirs
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Le grand malade France passe sa vie à gémir et à se prendre le pouls; ; il s'est découvert un "nouveau problème" qui, en réalité, date de plus de 30 ans, et fait les gorges chaudes de toute la presse artistique spécialisée et grand public, autour du rapport Quemin, à propos de la mauvaise représentation des artistes français à l'étranger, comme si les tueries fratricides gauloises avaient quelque chose d'original.
Ces médias veulent dénoncer les défauts structurels, sans désigner personne, tout en restant très complaisant avec l'Etat. Selon cette version "moderne" de l'économie parallèle, où "corruption" et "rigidité" se côtoient avec délice, certains experts disent qu'une très grande partie des transactions du marché de l'art sur le territoire français se feraient "sous le manteau" par obligation de survie. Nous assistons au " glissement progressif" des fonctionnaires de la "sur-légifération" aux gestionnaires de la "sur-vie" dans tous les domaines.
Philippe Cognée, Fiac 2001
courtesy galerie Alice Pauli, Lausanne
Face au raz de marée "négatif" couronné par les événements diaboliques et fascisants qui cheminent depuis septembre au niveau mondial, nous avons raclé les fonds de tiroirs pour trouver du "positif" sur le territoire de l'hexagone, des artistes enthousiastes qui ne soient pas partis et des "curateurs" optimistes. Biennale de Venise, Foire de Bâle, ArtForum Berlin, ArtBrussels, Documenta sont malheureusement hors de France. Bien que l'on vienne d'apprendre avec plaisir que Stéphanie Moisdon-Tremblay sera l'un des commissaires de la version 2002 de la Manifesta à Frankfort. Nous pensions nous contenter de mini-évènements anniversaires comme les 30 ans du Salon de la recherche de Royan, les 20 ans du FRAC Bretagne, Archilab à Orléan, une bonne FIAC 2001, le renouveau du graphisme plasticien….
Une récente étude du cabinet Andersen "e-Culture, Internet et les acteurs culturels" présentée au Museum d'Histoire Naturelle de Paris le 16 octobre a apporté d'autres éléments de contrepoids à la morosité. On y apprend que 60% des institutions culturelles se sont dotés de sites, certes encore ni assez spécifiques ni réellement suffisamment multimédia mais opérants, et que les sites les moins actifs et originaux ont disparu du net. On y trouve surtout de nouvelles propositions créatives sur des sites aussi différents que ceux de Télérama.fr ou de l'Institut Français d'Architecture et surtout des initiatives individuelles d'artistes ou de collectifs de créateurs. Cela nous conforte dans notre engagement.
Nous nous sommes aperçus que l'un des "lieux" fédérateur de nos espoirs s'appelle ExpoRevue. Avec un "contenu" libre, distillé par des auteurs acerbes, des critiques de trois générations écrivant, non pour régler des comptes, mais pour défendre des projets novateurs, des artistes prolifiques, notre site s'est installé aux cœur de l'Europe, (ExpoRevue.com se connecte aussi sur ExpoRevue.org, ExpoRevue.be, ExpoRevue.lu …) car les pays de la couronne francophone sont plus actifs que celui de leur supposé origine linguistique. Pendant que certaines structures à volonté hégémonique sur l'édition d'art papier et internet confondus dilapidaient de quoi acheter un quartier de Paris, notre équipe est restée 4 ans, totalement bénévole et passionnée, forte d'une conviction qui est "de ne pas faire de mercantilisme en ligne".
Philippe Cognée, Fiac 2001
courtesy galerie Alice Pauli, Lausanne
En ces temps où l'image est "cruciale", ou plutôt primordiale, là où la fiction et la réalité se confondraient selon un article du monde du 22 Septembre vers l'effacement et la "plasticité de l'absence", le retour du réel et de l'histoire vont, au contraire, voir s'ouvrir de nouveaux cieux artistiques et faire sortir bon nombre d'artistes français de l'attitude frileuse dans laquelle ils s'enlisent. Il parait évident que le cumul du "moins" est si lourd, qu'un rééquilibrage naturel vers le "plus" ne devrait pas trop tarder!
Dans un monde où depuis longtemps la "forme" prime le "fond", conscients de la carence esthétique de notre interface nous en profiterons pour "nous" faire plus "graphique" grâce à un nouveau design et encore plus "aisé d'usage" via une nouvelle base de données sur les articles. Pour toutes ces bonnes raisons, sans nombrilisme aucun, vous allez avoir bientôt sous les yeux, grâce au travail de nos partenaire de Labomatic un nouvel ExpoRevue où nous continuerons de nous faire les chantres du "positif" et du "plaisir", d'avoir des raisons de se battre pour espérer, une manière de résistance.
exporevue, Luxembourg octobre 2001
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