E-Culture 2002, Institutions et Entreprises Culturelles Françaises ;
les acteurs culturels et l'internet

Cnap France
home-page du
Centre National des Arts Plastiques Français

Dernier rang










Recul










Survie

L'étude annuelle du cabinet Ernst & Young, 3ème édition fut présentée le 10 décembre 2002 à l'Opéra National de Paris, Bastille.

Menée depuis trois ans par les consultants d'Ernst & Young cette étude sur les acteurs culturels et l'Internet offre désormais un panorama et une mise en perspective des avancées du secteur en matière de nouvelles technologies en ligne.
Mais le tableau s'il rend hommage aux "vilains canards" des années passées qui ont su améliorer leur conduite (comme le théâtre, désormais résolument présent sur la toile), il ne peut omettre de dépeindre le secteur dont nous relevons : les arts plastiques. Secteur moteur en matière d'Internet par le passé, nous sommes désormais relégués au prestigieux dernier rang en terme de présence.
Fini les éclats et flamboiements des ambitions de la net-économie où certains confrères voulaient "révolutionner" le métier. Ainsi l'on note que malgré "une qualité éditoriale et graphique certaine, plus tournés vers l'international que la moyenne du secteur, les sites consacrés aux Arts plastiques et au marché de l'art, sont en régression. Leur présence globale diminue sensiblement sur la toile, tout comme leur qualité technique et ergonomique. La disparition des sites d'enchères en ligne a laissé place à d'amères désillusions et des reconversions laborieuses.

La tendance déjà observée en 2001, s'est poursuivie : on enregistre en effet un léger recul des sites de ce secteur sur la toile. Leur taux de présence globale s'établit à 86%, contre 88% en 2001, et se répartit de la façon suivante :
- 66% des acteurs disposent d'un site propre (ils étaient 70% en 2000)
- 17% disposent de pages hébergées sur des sites tiers (contre 19% en 2001)
- 3% des sites sont en chantier (comme en 2001)
Il est également à noter que 10% des sites ont fermé entre 2001 et 2002 (contre 3% en moyenne pour l'ensemble des secteurs culturels), ce qui témoigne bien de l'instabilité de ce secteur".

De façon générale, nous pêchons par manque de rigueur en matière de respect des droits (peut être aussi par manque d'information) et d'ergonomie (comme si le visiteur n'était plus si important que cela). Mais le relâchement principal concerne les activités "à but lucratif". "Faute d'avoir atteint les résultats escomptés, et après avoir lourdement investi, le secteur semble se désengager des activités marchandes. Seuls 26% (contre 42% en moyenne,) des sites présentent encore une offre commerciale. Même si le nombre de produits reste important, la publicité, la vente en ligne ou hors ligne ainsi que l'abonnement payant à une newsletter, sont en déclin. En effet, les maisons de ventes sont "loin d'être sorties de l'ornière". Les ratés et le coût du lancement des enchères par Internet ont fait plonger les profits "grevant les développements à venir".

Plus que jamais donc, se pose la question de la survie de nombreux sites dédiés aux arts plastiques. Et s'ils sont nombreux, personne ne peut affirmer si le déclin observé est annonciateur, pour les pessimistes, de longs mouvements de concentration où les plus faibles périront, et pour les optimistes, du grand nettoyage permettant d'y voir désormais plus clair et de s'organiser, financièrement aussi !

En tous cas, la seule réponse de l'Etat français, "conscient du problème" passerait par la création d'un "portail" de la culture ; coup d'épée dans l'eau ou main-mise habituelle : "l'Etat asséche-t'il les ressources privées" ?… La question reste entière pour certains tout en étant la seule source de revenu pour d'autres.
Rendez-vous en 2003 pour la suite du feuilleton…

Philippe Agéa.
Décembre 2002

Renseignements sur l'étude publiée : Cabinet Ernst & Young, Charlette Boucher Pfleger,
(0033) 1 55 61 35 67 ou par mail
charlette.boucher.pfleger@arthurfrance.com

D'autres informations dans le GuideAgenda
Imprimer l'article

exporevue accueil     Art Vivant     édito     Ecrits     Questions     2001     2000     1999     thémes     haut de page