prend
sa place
sur la carte
de France
de l'art
contemporain
affiche Don Quichotte
"Tu trembles carcasse, mais tu tremblerais davantage si tu savais où je te mène !" :
Pauline de la Boulaye a fait sienne ce célèbre monologue pour parachever son travail de commissaire sur l'exposition Don Quichotte à La Rochelle. Elle a scénographié avec beaucoup de soin, de rigueur et d'originalité la collection de Josy et Gilbert Ganivenq qui n'existe que grâce aux conseils de la galerie Yves Faurie. Si les œuvres, fortes et qualitatives, sont diverses et surprenantes, elle a réussi leur cohabitation et surtout le fait de pouvoir embrasser du regard l'ensemble de l'exposition à partir de certains points stratégiques au centre de l'espace. Le "borgnolage" des grandes baies face au port est lui aussi savant, ménageant le rapport à la spécificité du lieu, l'Encan, ancienne criée, halle à poissons historique, aussi célèbre pour les Rochelais que la tour des quatre sergents. L'autre réussite de cette monstration est sans aucun doute son intégration à l'univers de la ville à l'aide d'événements extérieurs, musicaux, littéraires et poétiques. Un parcours du combattant.
Pauline de la Boulaye a fait sienne ce célèbre monologue pour parachever son travail de commissaire sur l'exposition Don Quichotte à La Rochelle. Elle a scénographié avec beaucoup de soin, de rigueur et d'originalité la collection de Josy et Gilbert Ganivenq qui n'existe que grâce aux conseils de la galerie Yves Faurie. Si les œuvres, fortes et qualitatives, sont diverses et surprenantes, elle a réussi leur cohabitation et surtout le fait de pouvoir embrasser du regard l'ensemble de l'exposition à partir de certains points stratégiques au centre de l'espace. Le "borgnolage" des grandes baies face au port est lui aussi savant, ménageant le rapport à la spécificité du lieu, l'Encan, ancienne criée, halle à poissons historique, aussi célèbre pour les Rochelais que la tour des quatre sergents. L'autre réussite de cette monstration est sans aucun doute son intégration à l'univers de la ville à l'aide d'événements extérieurs, musicaux, littéraires et poétiques. Un parcours du combattant.
Antoine de la Boulaye
Le personnage de Cervantes a inspiré de nombreux artistes, de Gustave Doré à Picasso, en passant par Gérard Garouste, sans doute parce que ce père littéraire de la pensée libertaire, tout comme Shakespeare, a nourri au travers de son personnage et son univers une source de créativité inépuisable par une éternelle contemporanéité… depuis quatre siècles. La liberté, l'hérésie, le "détournement" du romantisme chevaleresque, qui met en exergue le constat d'un manque cruel de nos jours d'une certaine notion de grandeur d'"âme", porte toujours les plasticiens et auteurs vers des idées libératrices de notre environnement quotidien, comme si la condition de chevalier errant élevait naturellement la réflexion. L'hidalgo de la Manche, "l'homme-livre" comme symbole et thème n'en reste pas moins un enjeu difficile pour les artistes, au regard de la richesse de son univers mi-cruel, mi-enfantin, peut-être une bonne description aussi des artistes de tous temps.
Si les écrivains de Borgès à Paul Auster, entre autres, rendent encore hommage au Castillan, cette thématique dans la tendance de la "négation esthétique" et le tout "conceptuel" d'aujourd'hui est un projet délicat pour un plasticien qui souhaite transcrire sa vision de la frontière entre réel et fantastique propre à l'esprit du livre. Travailler sur Don Quichotte est un "état" plus qu'une recherche, une solitude entre rêve et réalité, une introspection plus qu'une interrogation plastique intellectuelle, où les notions de figuratif et d'abstrait n'ont aucun sens. Bien sûr, parmi les artistes exposés certains "appartiennent" à la "figuration libre", à "support-surface", à des tenants de la "matière", mais tous restent dans la même quête utopique.
Si les écrivains de Borgès à Paul Auster, entre autres, rendent encore hommage au Castillan, cette thématique dans la tendance de la "négation esthétique" et le tout "conceptuel" d'aujourd'hui est un projet délicat pour un plasticien qui souhaite transcrire sa vision de la frontière entre réel et fantastique propre à l'esprit du livre. Travailler sur Don Quichotte est un "état" plus qu'une recherche, une solitude entre rêve et réalité, une introspection plus qu'une interrogation plastique intellectuelle, où les notions de figuratif et d'abstrait n'ont aucun sens. Bien sûr, parmi les artistes exposés certains "appartiennent" à la "figuration libre", à "support-surface", à des tenants de la "matière", mais tous restent dans la même quête utopique.
Robert Combas
Une grande expo, dans un grand espace, qui permet à La Rochelle de prendre sa place sur la carte de France de l'art contemporain avec 26 artistes renommés et leurs œuvres de grand format où sont présents les principaux médiums y compris le cinématographique. Une ode à cette "folie" que l'on nomme liberté.
Philippe Agea
La Rochelle, juillet 2006
Vincent Bioules
Ben Vautier