Cousu de fil blanc

Caroline & Nicolas Bach
Caroline & Nicolas Bach
Réflexions










Engagement










Mirages










Déconstruire










Artifice










Liée










Regroupement

L'idée de "Cousu de fil blanc" est née autour des réflexions sur l'art, sur le, ou plus justement sur les différents milieux de l'art, sur l'œuvre en tant qu'artifice, et sur l'engagement que cela entend, encore aujourd'hui. Il y a beaucoup d'artistes, beaucoup de galeries…
Concernant la production, il y a des travaux qui attirent plus l'attention que d'autres, ceux par exemple qui jouent avec une esthétique, une attitude. Dans certaines galeries, on va montrer une esthétique très réactionnaire passant par la peinture, qui va plaire à un certain public. D'autres galeries présentent de jeunes artistes produisant un art contemporain référencé, mettant en avant une autre esthétique faisant appel à différents médias…
Ce qui est important pour ces galeries, c'est de séduire un public "d'amateurs d'art", un public branché, ce que ce dernier attend avant tout, c'est d'être ébloui, d'éprouver des émotions fortes.

Partant de ce tableau, hâtivement brossé, je souhaitais organiser une exposition qui révèlent une autre orientation, qui fasse appel à d'autres exigences, qui engage tout autant les producteurs, que ceux qui décident, le commissaire, et ceux qui accueillent, ici la galerie Anne Barrault. "Cousu de fil blanc" est axé sur l'idée d'engagement.


Emmanuelle Villard

Emmanuelle Villard


L'exposition n'est pas quelque chose de neutre, c'est éminemment politique. Tu signifies ton positionnement. Tu ne peux pas continuellement te mettre des œillères et dire "je fais des expositions comme ça". C'est la même chose pour l'artiste, il ne peut pas présager de sa production à venir et clamer "je fais de l'art comme ça".
Inutile de rappeler que toute attitude radicale n'est évidente qu'une fois dépassée. Nous vivons dans un monde d'images et les artistes fabriquent des images… Comment le monde produit-il des images ? A quoi servent-elles ? Comment la société marchande les utilise-t-elle ? Dans ce décor, comment les artistes arrivent à produire des images ou des objets qui apporteront autre chose ?
Ce qui est un peu regrettable à l'heure actuelle, c'est le fait de réutiliser les mêmes icônes de la société et de les réintroduire dans le monde de l'art. Nous sommes dans un monde artificiel, dans une société en perpétuelle représentation, composée d'une architecture de "mirages". Ce qui m'intéresse chez les artistes de "Cousu de fil blanc" : Caroline & Nicolas Bach, Ulla Frantzen, Emmanuelle Villard et Heidi Wood, c'est leur propension à déconstruire l'artifice. Mais s'il y a une part critique et analytique dans leur travail, ce qui compte, c'est de faire, de produire.


Ulla Frantzen

Ulla Frantzen


Un travail ne peut se résumer à l'analyse critique. Mais il ne s'agit pas non plus de saisir ou de produire simplement des émotions. Le travail lui-même doit être capable de se fondre dans le réel, hors cadre, accepter de ne pas être perçu en tant qu'art. Vient alors le problème du lieu. La galerie d'art contemporain devrait être un espace d'expérimentation, une sorte d'atelier ouvert. Utopie que l'argument marchand n'a de cesse de retourner.
Mais là encore la situation actuelle montre à quel point l'art est intrinsèquement liée à la mode et à la publicité. Ce qui est dominant dans un travail aujourd'hui, c'est la manière dont il est présenté, agencé et non (ou plutôt pas forcément) ce qu'il signifie. Face à cela, plus que l'idée de mouvement artistique, c'est l'idée de regroupement qui me semble la plus juste pour les artistes dans ce contexte. Que soient ici remerciés les artistes, Anne Barrault et Yannick Vigouroux pour leur active contribution.

Samantha Barroero
Commissaire d'exposition
Septembre 2001.

Heidi Wood
Heidi Wood

Galerie Anne Barrault, 22, rue Saint-Claude, 75003 Paris, tél./fax. : 00 33 1 44 78 91 67,  annebarrault@free.fr et le annebarrault.free.fr

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