L'humour belge exposé

Cocounutour, l'humour belge exposé

François Curlet, Coconutour

entre image



et son






entre visible



et invisible






entre réalité



et fiction


Comme a son habitude le Crac de Sète, présente une exposition sans véritable thème, mais dont le fil d'Ariane est l'école belge, qui présente des artistes déjà établis comme François Curlet dont l'œuvre Coconutour, déjà présentée à Bruxelles au Blac (Beau Lieu d'Art Contemporain) donne son titre à l'exposition, Benoît Platéus, ou encore Michel François, et des moins connus comme Sven Augustijnen, Patrick Guns, Ann Veronica Janssens, Jacques Lizène, et les tandems Jos de Gruyter et Harald Thys, Simona Denicolai et Ivo Provoost.

François Curlet fait dialoguer Coconutour noix de coco pénétrable aux dimensions impressionnantes où le spectateur est invité à entrer avec Ann Lee, le personnage manga lancé par Pierre Huyghe et Philippe Parreno.

Michel François présente Alu, installation vidéo basée sur un dispositif qui duplique l'image en son milieu, ajouté à une double projection montrant l'artiste façonnant en ours, araignée, robot, gargouille….une feuille d'aluminium avec ses mains, l'image projetée ressemblant aux tests de Rorschach.

D'autres œuvres vidéo sont exposées comme l'école des Pickpockets de Sven Augustijnen documentaire initiant au vol, Scrub Color John Berlin de Ann Veronica Janssens, proche du cinéma expérimental des année 70… Simona Denicolai et Ivo Provoost propose un inventaire (remis à jour régulièrement) diffusé par disque vinyle prélude à une vente aux enchères de leur biens à Cannes pendant le festival 2003. Une mimi rétrospective vidéo est rendue au "petit maître liégeois" périphrase que Jacques Lizène donne de lui même ; comme à son habitude, son propre visage est mis en avant. Deux travaux méritent un coup de chapeau dans cette exposition. Le premier sont les photographies de Benoît Platéus de feux d'artifice en négatif. L'artiste propose un langage simple, poétique, presque épuré ou seule la lumière de l'instant laissant une trace noirâtre aux formes non définies, non dessinées est exposée. Les photographie oscillent entre figuration dissimulée et abstraction. Ses photographies nous troublent car elles ne saisissent pas une réalité comme on a l'habitude de voir dans une photographie, mais un processus expérimental, entre l'observation, l'environnement, et l'artiste.

La seconde œuvre remarquable est "The Fading Colors" de Patrick Guns qui est une série de dessins au stylo bille bleu mettant en scène le petit bonhomme Bic. L'encre bleu promise à la disparition face à l'exposition prolongée à la lumière relate les péripéties plutôt moroses du logo Bic : deux tentatives de suicides, agression au revolver, humiliation en public… pour arriver à l'angle de la pièce avec le pendu du logo. Cet ensemble de pièce étrange au premier regard mais qui fonctionne assure avec ironie une allégorie de "notre société de consommation qui use, efface et jette aussi bien les choses que les gens"

Cette exposition nous propose un parcours à l'humour belge, mêlant des œuvres tantôt burlesques (Coconutour, Alu…) à des œuvres à l'humeur plus exacerbée (Ecole des Pickpockets, The Fading Colors …). Ce qui est certains c'est que les onze propositions sont autant d'univers différents à traverser, voire même à expérimenter entre image et son, entre visible et invisible, entre réalité et fiction.

Clément Nouet
Sète, février 2003

Jacques Lizène

Jacques  Lizène

Centre Régional d'Art Contemporain Languedoc Roussillon à Sète
Cocounutour, exposition du 1 février au 30 mars 2003

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