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Pas de roulette au Casino de Luxembourg

La création artistique


et la culture


sont le miroir


de la vie


d’une cité









Courage

Inutile de chercher, le Casino de Luxembourg n'est autre qu'un centre d'art contemporain fonctionnant à la manière des célèbres "Kunsthalle" si fréquents en Allemagne ou en Suisse. Pas de collection permanente, pas d'acquisition, mais une équipe dynamique de spécialistes qui courent le monde à la recherche des oeuvres et des artistes qui pourront le mieux illustrer la création contemporaine.

Ce centre d'art, vestige de Luxembourg, "Capitale Européenne de la Culture", se veut la vitrine d'un art qui a quelque difficulté à s'imposer dans un Grand Duché, fortuné mais conservateur. Bien que Sa Seigneurie le Grand Duc se soit laissé aller s'encanailler au nouveau "Palais de Tokyo" à Paris, il n'a jamais daigné honorer de sa présence le Casino qui pourtant est à sa porte : "les arcannes du Protocole"…
Ce lieu d'art est entièrement financé par l'état du Grand Duché car Il ne faut guère compter sur le mécenat des grandes entreprises ayant pignon sur rue au Luxembourg , principalement des banques, qui préfèrent constituer seules leur collection, ou créer des évènements dans leurs propres locaux. Pas de support non plus de galeries d'art locales car le marché de l'art n'est ici pas très vivace. Bref, la scène artistique luxembourgeoise est assez semblable à celle d'une petite ville de province, une ville qui n'a pas encore découvert que la création artistique et la culture sont le miroir la vie d'une cité.

Ainsi le Casino vit sur un train de vie modeste grâce au dévouement de ses 35 collaborateurs, dont seulement 6 sont occupé à la conception. Le programme est assez ecléctique, très international, ouvert vers toutes les techniques et modes d'expression les plus avancés.
Un remarquable effort est entrepris pour mettre à la disposition des visiteurs un riche fonds de documentatrion . Un système de navigation très performant permet aux amateurs de trouver , presque de façon ludique les documents qu'ils recherchent.

Le 8 mars 2002,deux expositions se sont ouvertes de façon concommittente.
"Relocation" permet au Groupement des Centres d'Art Européen de soumettre aux visiteurs le résultat d‘un concept par lequel un artiste réalise un oeuvre dans un contexte qui ne lui est pas habituel. Cette fois, il s'agit de "voyages slovaques". La Slovaquie est un pays qui reste pour une bonne part peu exploré ce qui ne manqueront pas d'intéresser le public. Pourtant il y a assez de conformisme dans les travaux présentés : On a déjà vu beaucoup de photos et d'installations misérabilistes qui montrent le mal vivre de ces pays ex-socialistes en opposition à un monde occidentale de luxe. Peut être des sentiers moins conventionnels auraient permis de mettre à jours des créateurs plus authentiques, mais ignorés et moins conformistes.
C'est justement cette sorte de conformisme qui est le thème de la seconde exposition, intitulée "Effet larsen". Il y a en effet comme une caisse de résonnance, un echo nuisible et mal contrôlé à contempler les unes à côté des autres les oeuvres des artistes contemporains. Ces artistes confirmés sont confortablement installés dans les bras d'une critique internationale unanime alors que réunies en un même lieu, leurs oeuvres créent une cacophonie inaudible, une sorte d'effet Larsen.

Il a fallu beaucoup de courage aux responsables du Casino pour oser cette déclinaison car elle pose calmement la question d‘un création contemporaine souvent fort discutée.

Bernard J. Blum,
avril 2002

Casino du Luxembourg, 41, rue Notre-Dame, L2240 Luxembourg ville
"Relocation" et "Effet larsen", du 8 mars au 29 juin 2002

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