Le travail de Daniel Buren est souvent associé aux années 80 avec tout ce que cela peut avoir de négatif : commandes publiques, mouvance Lang, espace urbain malmené, réseaux élitistes... Daniel Buren semble davantage apprécié par nos voisins étrangers. L'occasion est donnée aujourd'hui de se pencher à nouveau sur son oeuvre et de se réconcilier avec cette figure emblématique de l'art contemporain. En 13 salles et 18 cabanes, on peut se rendre compte de la multiplicité des propositions de l'artiste, du jeu des espaces et des matériaux (bois duveteux au toucher, peinture, miroirs, vinyle, matières plastiques, vélum...) et enfin de l'explosion des couleurs.

A se demander si les murs de l'Institut d'art contemporain ont été réalisés pour le montage des cabanes ou le contraire. Aucune des oeuvres que je crée n'est autonome, précise-t-il Tout dépend de celui qui regarde et de l'espace dans lequel est montrée la cabane. Le visiteur ne pourra qu'être séduit par la déambulation dans ces boîtes parallélépipèdes aux projections sur les murs extérieurs : tout est fondé sur le carré, tout passe par la vue et la lumière, insiste-t-il. S'arrêter, traverser, flâner longuement dans la Cabane éclatée aux 3 peaux, jaune, bleu, rouge, entourée de carreaux bleus; dans la Cabane éclatée transparente et translucide aux fluorescents bleus, apaisante, magique et surtout, dans la Cabane éclatée aux caissons lumineux colorés, véritable féerie de couleurs.

Une oeuvre peut-être davantage abordable pour le grand public et dans un lieu qui s'y prête parfaitement.

Muriel Carbonnet, Paris