Accords Excentriques, BPS 22, exporevue, magazine, art vivant et actualité
Le Son de l'art
 
L'exposition Accords Excentriques qui se tient au BPS de Charleroi est d'abord une affaire de mariage. Entre l'art contemporain et la musique pop, rock et disco d'une part, et de l'autre entre le Domaine départemental de Chamarande en France et l'Espace de création contemporaine de Charleroi, à qui il est donné de reprendre à son compte le concept et les œuvres d'une manifestation qui a déjà eu lieu, tout en y ajoutant touches et apports de son cru.
 
 
Marina Abramovic
 
Marina Abramovic, Magnetic Dance, 2002 Installation vidéo
Collection du FDAC de l'Essonne. Domaine départemental de Chamarande
© Giancarlo Roméo
 
 
Parti de l'idée de damer le pion aux trop grandes expositions franco-françaises de ses dernières années La Force de l'art en tête, le réseau d'échange du programme Hospitalité(s) a permis une collaboration entre la France et la Belgique, qui avant d'être l'occasion de la venue à Charleroi de l'exposition Accords Excentriques — présentée une première fois en 2006 au Château de Chamarande — avait proposé à des artistes de la collection de la province du Hainaut tels que Frédéric Platéus ou François Curlet de bénéficier de fonds supplémentaires pour produire des œuvres nouvelles et faire partie d'Urban connection exposition en deux volets en avril dernier dans ce même château du Sud de Paris.

Reste qu'avec Accords Excentriques Judith Quentel directrice de Chamarande puis Pierre-Olivier Rollin directeur du BPS, ont choisi de réitérer l'expérience d'une mise en résonance, au plein sens du terme, de l'art contemporain déclinée sous toutes ses formes : vidéo, sculpture, photographie, avec la culture musicale populaire.
 
 
Céleste Boursier-Mougenot
 
Céleste Boursier-Mougenot, Sans titre, 2006. Technique mixte
Collection du FDAC de l'Essonne. Domaine départemental de Chamarande
© Giancarlo Roméo
 
 
Sans doute est-ce une question de génération de comprendre qu'explorer des formes, mais également en produire, est la conséquence de multiples influx nerveux qui se nomment radio, podcast, lumières stroboscopiques, un fond commun issu de l'ère disco autant que de la technologique libertaire électronique.

D'autres artistes choisissent de se faire quant à eux créateur de sons plénipotentiaires, c'est ainsi que sur le mode expérimental Jeremy Deller, présent dans l'exposition, a réconcilié le public des pubs et des Brass band avec celui de l'Acid jazz, réussissant la fusion des deux tendances.
 
 
Peter Coffin
 
Peter Coffin, Untitled Free Jazz Mobile, 2007. Installation mixte
Production Le Confort Moderne, Poitiers.
Courtesy de l'artiste, Andrew Kreps Gallery, New-York, Emmanuel Perrotin, Paris, Herald St, Londres
© Giancarlo Roméo

Jeremy Deller, History of the World, 1996. Peinture murale
Courtesy Air Concept, Paris
 
 
Ce nivellement démocratique que permet la musique, l'artiste italien Davide Bertocchi s'y engouffre, lui qui propose pour ce faux remake de s'intéresser aux gloires locales de la chanson populaire italienne, sachant qu'il considère Charleroi comme : "Plus italienne que les villes italiennes elle-même". Ainsi a-t-il invité un chanteur à coffre, Glavidio D'Ignioti, pour un "A ti ha figlio del sole" performatif le soir du vernissage.

Cette possibilité de fédérer une communauté par la musique est explorée avec curiosité par Bruno Serralongue qui a consciencieusement photographié les fans de Johnny Hallyday en partance pour son concert de Las Vegas. Chez ces adeptes du rockeur français se dessine une appartenance au groupe sous l'égide de la mode et du son. Ces codes et ces indices, Cécile Paris habile en explose les règles dans une vidéo qui reprend les tiques du rockeur de base comme un clin d'œil à tous les rockeurs en devenir du monde. Play list électro et JukeBox interactif modulent l'intervention de Sâadane Afif qu'on a déjà pu voir lors de son exposition à la galerie Xavier Hufkens, Bruxelles. Blue time vs. Suspens de Vale Poher est à écouter, et les paroles en Wall painting sont sans doute à entonner pour qui le souhaite. Autre exemple de connexion avec l'auditeur visiteur : Marina Abramovic qui propose d'entamer un Mambo du diable les pieds dans des souliers aimantés au parquet. La vidéo de transe africaine qui passe en même temps encourage vivement les Magnetic dancer débutants à laisser leurs quinze ans de danse classique aux vestiaires.
 
 
Hugues Reip
 
Hugues Reip, Flxyulckr 2, 2006. Installation mixte
Collection du FDAC de l'Essonne. Domaine départemental de Chamarande
© Giancarlo Roméo
 
 
Adepte de l'esthétique du sampling et du mixage les plasticiens ont avec l'esthétique musicale des points de rencontre et de ralliement. Cette manifestation s'apparente pour finir à une invitation stéréophonique à laquelle le visiteur devra ou non se soumettre.
 
 
Raya Baudinet
Bruxelles, octobre 2007
paru dans Artenews n° 40
 
 
Blanc, Parrino, Quistrebert
 
Jean-Luc Blanc, Sans titre, 2003 - 2006. Huile sur toile
Collection du FDAC de l'Essonne. Domaine départemental de Chamarande
Steven Parrino, The No Title Painting, 2003. Sculpture - installation
Collection du Fonds régional d‚art contemporain de Bourgogne (France)
Florian et Michael Quistrebert, If you‚re ready, come go with me, 2006. Installation mixte
Collection du FDAC de l'Essonne. Domaine départemental de Chamarande
© Giancarlo Roméo
 
 

Exposition Accords Excentriques, du 8 septembre au 4 novembre 2007. BPS 22 Espace de création contemporaine de Charleroi, tél. : +32 71 27 29 71, www.hainaut.be

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