Biennale du Bijou Contemporain, le "lien au corps"

Marie Lechat

Marie Lechat, Broche

L'originalité







de cette







biennale







étonnante







 réside dans







le fait qu'elle







est présente







dans différents







lieux culturels







de Nîmes



Cette année c‘est la troisième exposition, c'est l'initiative au départ d'une seule personne bien décidée à donner à cette manifestation une ampleur internationale.
Bijou contemporain, à partir du moment où nous parlons de l'objet Bijou, à quoi répond cet objet placé sur l'intimité de notre corps , il faut nous détacher de sa forme pour aborder son sens, sa fonction rituelle, affective et sociale.
Cette année, le thème choisi est celui du "Lien au Corps". A travers 35 artistes invités d'un niveau très élevé de 17 pays et de continents différents, nous pouvons voir plusieurs modes de lecture du rapport au corps tant formels que conceptuels. Ils interrogent et s'interrogent autour de ce lien particulier qui nous unit à nos bijoux. La sélection a surtout été réservée à de jeunes créateurs pour lesquels c'est la première exposition de niveau international.
Afficher sur son corps son appartenance à un clan, à tout ce qui nous a construit et révélé dans tout ce que nous avons de plus ultime : nos rêves, nos passions, nos aspirations, mais aussi nos maladies, nos circulations intimes, notre devenir. Affirmer ce lien entre l'intérieur et l'extérieur afin de s'en parer… ou pourquoi pas de s'en emparer.

Marie Lechat

Marie Lechat, Bague

L'originalité de cette manifestation réside dans le fait qu'elle est présente dans différents lieux culturels de la Ville de Nîmes permettant de "croiser" les publics, les regards et de favoriser les rencontres. La Ville est à l'heure du bijou pendant quatre semaines.
Le Musée des Beaux-Arts fait dialoguer la peinture ancienne avec les expressions artistiques actuelles. La confrontation de bijoux de 14 créateurs contemporains avec des tableaux anciens s'effectue avec une spontanéïté déconcertante. Le lien au corps se prolonge ici dans le lien à la représentation du corps
Le Museum d'Histoire naturelle présente un module "le bijou ethnologie, sociologie et anthropologie". Une présentation d'objets utilisés par différentes tribus et des documents photographiques présentant tatouages et scarifications sont installés autour des trois vitrines investies par trois artistes contemporains français.
Le Musée d'Archéologie présente des collections de la Protohistoire et de l'histoire antique régionale. Il accueille chaque année un public scolaire important, relais de ce patrimoine auprès des futures générations. Le service éducatif propose donc de développer une découverte de la représentation du corps et de la parure avec deux artistes, à travers les époques gauloises et romaines drapées, coiffées et parées. La promenade montrera la diversité des représentations et le rôle des bijoux dans ces périodes historiques où le métal fut l'objet de toutes les convoitises.
Le Musée du vieux Nîmes présente une collection d'objets d'arts décoratifs et de textile du patrimoine nîmois, il accueille une artiste française.

La galerie de la Salamandre, son objectif est de sensibiliser le grand public à l'art plastique et de donner à des artistes régionaux ne trouvant leur place ni dans des galeries commerciales, ni dans des lieux institutionnels la possibilité de présenter leur travail. La collaboration s'est fait tout naturellement dans l'idée de proposer un regard nouveau sur le bijou, celui de réflexions de neuf artistes sur le Bijou.
Là, nous retrouvons l'œuvre de Monique Manoha, l'instigatrice de la biennale. Née en 1965, elle travaillait dans le social avant de se retrouver dans le Bijou en 1995. Après deux années de recherche au sein des Ateliers de Fontblanche, elle poursuit une recherche personnelle qui l'oriente vers des "objets sociaux", le bijou comme vecteur d'un impact social. Elle a participé à plusieurs expositions de groupe en France. Elle présente des objets pour le dos, légères carapaces ou frêles ailes d'anges en tressage de fil d'or, d'argent et autre matériaux, destinés à valoriser cet espace corporel que l'on oublie à force de ne pas le voir. Ils sont également des objets thérapeutiques, destinés par leur simple présence sur et avec le corps à l'aider à se redresser, à s'oser debout.

La Chapelle des Jésuites est une galerie d'exposition gérée par la Ville accueille cinq artistes et trois écoles européennes : l'Afedap de Paris, l'Arco de Porto (Portugal), la Kunstiakadeemia de Tallin (Estonie). Une exposition co-réalisée par le Muséum d'Histoire naturelle sur la parure dans le monde animal et végétal. Un espace de vitrine régionale avec onze artistes, la galerie Alliage et la galerie Samaf.com. Elle permettra au public de mieux comprendre la pertinence de cette installation.
Le cinéma " le sémaphore" est spécialiste d'une programmation tournée vers le cinéma peu diffusé, se voulant un lieu ouvert à tous et très ancré dans la ville, il est partenaire de nombreuses actions dont celle-ci.
Entre autre ces lieux d'expositions une projection de film est organisée dans ce même lieu, projections de films d'artistes contemporains à l'auditorium, la lecture de nouvelles avec un concours et des livres à la bibliothèque du Carré d'Art, des conférences et un colloque scientifique.

Marie Lechat

Marie Lechat, Bracelet

Le prix du jury a été décerné et c'est le travail que j'aime particulièrement à Marie Lechat (Belgique) :
Née en 1954, elle suit des études à l'Université Libre de Bruxelles (section Art Contemporain), à l'Institut des Arts et Métiers de Bruxelles et à la Sir John Cass School of Arts de Londres. Depuis 1992 elle a présenté son travail dans de nombreuses galeries et expositions (Belgique, Japon, Espagne, Allemagne, Pologne, Canada…)
Ce qu'elle dit de son travail : "Le corps joue un rôle important, il est le support du bijou. Celui-ci n'est pas un objet destiné à être regardé uniquement. Il demande a être porté.
Peu à peu, la rigidité et l'immobilité des surfaces m'encombraient, me gênaient. J'ai commencé à les percer, les évider et les relier par des fils. C'est ainsi que j'en suis arrivée aujourd'hui à explorer les ressources du fil en tant que ligne, trait. Je découvre son dynamisme, sa légèreté et son imprévisibilité formelle. Plutôt que d'imiter les matières et les formes, pourquoi ne pas dessiner directement dans l'espace et créer des formes graphiques destinées à être portées ?

La biennale est étonnante, le bijou est très contemporain, et après deux années difficiles, cette année elle interpelle. Les prochaines fois le succès sera au redez-vous.

Elisabeth Petibon
Nîmes, octobre 2003

Marie Lechat

Marie Lechat, Chaîne


Biennale du bijou contemporain, Nîmes, du 17 septembre 2003 au 12 octobre 2003
organisée par "Le Porte Objet", 20 Rue de l'Aspic, 30000 Nîmes

Les lieux de la Biennale :
Carré d'art Bibliotheque, Place de la Maison Carrée, 30000 Nîmes - Chapelle des Jesuites, Grand Rue, 30000 Nîmes - Cinema Le Semaphore, rue Porte de France, 30000 Nîmes - Galerie de la Salamandre, Place de la Salamandre, 30000 Nîmes - Musee d'Archeologie, Boulevard Amiral Courbet, 30000 Nîmes - Musee des Beaux Arts, rue Cité Foulc, 30000 Nîmes - Musee du Vieux Nîmes, Place aux Herbes, 30000 Nîmes - Museum d'Histoire Naturelle, Boulevard Amiral Courbet, 30000 Nîmes - Université Vauban, Fort Vauban 30000 Nîmes

Site de la Biennale
http://www.samaf.com/espace_creations/biennale_presentation.htm
Site de Marie Lechat  marielechat.be  et son e-mail  info@marielechat.be 

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