Quoi et comment ?
Bruno Perramant, Avner Ben-Gal
Avner Ben-Gal
Avner Ben-Gal
Avner Ben-Gal
Bruno Parramant
Bruno Parramant
Bruno Parramant
 

Avner Ben-Gal

 
 
Le musée d'Art contemporain de Bâle (Museum für Gegenwartkunst) et le Kunsthaus de Bâle campagne rivalisent pour présenter au public des artistes de la nouvelle génération qui semblent constituer des références ou des pièces marquantes de la création.

Avec Bruno Perramant, le Kunsthaus a choisi un artiste qui, actuellement pensionnaire à la Villa Medicis de Rome, trouve son inspiration dans sa mythologie personnelle fortement influencée par l'histoire de l'art et la littérature. Ses œuvres ne sont pas accessibles facilement car il s'y cache, à travers un processus lent de la peinture sans cesse retravaillée, des formes un peu gauches et faussement naïves, des références à des auteurs tels que Joyce ou Nietsche dont on ne sait pas quoi penser. Sans dessein préalable, les pièces sont "préparées" individuellement dans l'atelier, anecdotes et visions furtives collectées ici ou là, pour être ensuite mises en commun, savamment assemblées pour constituer enfin une œuvre qui curieusement saura s'adapter aux différents lieux d'exposition, créant une sorte de symbiose entre le monde intérieur de l'artiste et le lieu d'exposition. Ainsi la série des 12 squelettes présentée à Bâle, ville où la Mort, symbolisée par la fameuse Danse de la Mort peinte au Moyen Âge sur le mur du cimetière Saint-Jean, est devenue un sujet mystique, prend une toute autre signification que la même œuvre montrée à Paris où cette mort reste un aboutissement concret, parfois amusant et finalement normal de la vie.

C'est justement la mort et la souffrance qui s'expriment par l'œuvre de Avner Ben-Gal, (né en 1966 en Israël). Son travail est beaucoup plus expressionniste que celui de Bruno Perramant. Dans chaque toile, paysages aux habitations brûlées, personnages suggérés dans un monde de désolation, cet artiste échappe aux images que les médias colportent sur un monde d'angoisse qui, si proche de nous, reste pourtant une énigme. On retrouve dans ces œuvres, comme chez Perramant, un univers fantastique, peuplé de fantômes, mais des fantômes qui sont pas des morts ; ils sont des êtres humains à la recherche d'une réincarnation. Il ressort alors de tableaux apocalyptiques proches d'une réalité photographique manipulée, une émotion par laquelle Ben-Gal tente de convaincre que l'humanité ne suit pas un cours "cartésien", mais répond à des impulsions métaphysiques, parfois suicidaires, que la logique ne peut expliquer.
 
Bernard Blum, Bâle, février 2008
 
 
 
Avner Ben-Gal, Museum für Gegenwartkunst de Bâle, St. Alban-Rheinweg 60 4010 Basel, Suisse,
du 18 janvier au 4 Mai 2008,  www.kunstmuseumbasel.ch
Catalogue publié par Hatje Cantz avec des conributions de Philiüü Kaiser et un interview de Yael bergstein,
152 pages, 42 Frs.

Bruno Perramant, "Quoi?", Kunsthaus Baselland, St. Jakob-Strasse 170 , 4132 Muttenz/Basel, Suisse,
du 17 janvier au 16 mars 2008,  www.kunsthausbaselland.ch

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