Miquel Barcelo

Miquel Barcelo

Miquel Barcelo, Mobili, 2001

son œuvre est









considérée









comme un cas









isolé et









particulièrement









original









dans lequel









la peinture









est autant une









analyse de sa









phénoménologie









elle-même qu'une









métaphore du









temps qui passe





Miquel Barcelo naît le 8 janvier 1957 à Felanitz, Majorque. Il est sans aucun doute, l'artiste des Baléares en vie le plus connu internationnalement. Paradoxalement, son œuvre a été à peine montrée dans sa terre natale, malgré ses toutes premières expositions à Majorque. Il était impératif de montrer l'œuvre de celui qui est devenu l'un des axes principaux du panorama artistique de notre temps et d'offrir au monde une vision de son travail depuis ses propres racines.
Barcelo est l'un des noms clés de l'art espagnol des années quatre-vingts, au moment où le néo-impressionnisme fait irruption. Avec le temps, cependant, son œuvre est considérée comme un cas isolé et particulièrement original dans lequel la peinture est autant une analyse de sa phénoménologie elle-même ou de son comportement physique, qu'une métaphore du temps qui passe.

Il reste à Felanitz jusqu'au Bac en 1973 et l'année d'après il va à Paris. Il découvre Paul Klee, Fautrier, Wols et Dubuffet, ainsi que des œuvres d'art brut, pour lesquelles il ressent un intérêt spécial. En 1975 il est à l'école des Beaux Arts de Barcelone. Il lit beaucoup les œuvres de Breton et des surréalistes, "le manifeste blanc" de Lucio Fontana ou "l'Histoire Sociale de la Littérature et de l'Art" d'Arnold Hauser. Il s'intéresse à l'œuvre de Fontana et Rothko.
A sa première exposition à Barcelone, il abandonne temporairement la peinture et réalise, principalement, de petites boites en verre qui contiennent de la matière organique et d'autres projets. La métamorphose occupe une place centrale. Ses toiles sont couvertes de peinture à laquelle il incorpore des éléments organiques, de nombreux dessins et de petites boites.

Au Musée d'Art Contemporain de Madrid, les toiles de Pollock, De Kooning, Ryman et Cy Twombly l'attirent particulièrement. Il expérimente l'utilisation de grandes quantités de peinture sur des toiles, qu'il expose ensuite aux intempéries, afin que se produisent tout type de réactions spontanées-oxydations-craquelures qui mettent à nu les couches inférieures. Il combine aussi des matériaux picturaux avec des éléments organiques.
Son intérêt pour Pollock le conduit à utiliser la technique du dripping sur des toiles qu'il couvre ensuite de peinture blanche. Il réalise une série de livres peints dont un en fer. Il garde une relation constante avec les peintres Xavier Mariscal, Lluis Claramunt, Bruno Fonseca, Xavier Grau, Broto et Garcia Sevilla. Le retour à une certaine figuration, dans laquelle les motifs zoomorphiques dominent. Il réalise aussi des collages avec des cartons et des dessins qu'il a rejeté et qu'il colle, les uns sur les autres, en les montant sur la toile.

Miquel Barcelo

Miquel Barcelo, Cap de Boc II, 1999


En 1982, il a sa première exposition à l'étranger, à la galerie Axe Art Actuel de Toulouse. Là il connaît le directeur de galerie Yvon Lambert et Jean-Louis Froment, directeur du capc de Bordeaux. A la VII Documenta de Kassel, il est l'unique artiste espagnol invité, il connaît Joseph Beuys, Lucio Amelio, Francesco Clemente, Dokoupil, Walter Dahn, Keith Harting et Jean Michel Basquiat avec lequel il a une relation d'amitié.
A Naples, il présente des œuvres réalisées avec des cendres du Vésuve et des pigments locaux similaires à ceux utilisés dans les fresques de Pompëi.
A Paris, où il expose entre autre un ensemble de tableaux de bibliothèque, il connaît Bob Calle et Bruno Bischofberger qui l'exposera l'année d'après dans sa galerie à Zurich et sera son marchand. Ses tableaux sont un mélange de peinture, de sable, d'algues et autres matériaux trouvés sur la plage au Portugal.

En 1986, il voyage à New York et fait sa première exposition à la Léo Castelli Gallery. Il fait une série de tableaux centrés sur le thème de la lumière, sa peinture se dépouille peu à peu des aspects anecdotiques et narratifs.
En 1988, premier voyage en Afrique au Mali. Il réalise de nombreuses œuvres sur papier et utilise des pigments locaux et des sédiments fluviaux, les paysages et les mirages du désert se convertissent en images centrales de ses tableaux.
A partir de ce moment là, il partagera son temps entre Paris, Majorque et le Mali. Après une série de paysages dont le thème sont les glaciers des Alpes Suisses, une série sur le thème de la tauromachie fait à Majorque et une série de toiles dont les motifs centraux sont les grandes pinasses du Niger et la vie de la rivière, il participe à l'exposition "Le Musée de Prado vu par douze artistes contemporains". Il commence à travailler dans son nouvel atelier parisien dans le Marais à des natures mortes qui parfois prennent la forme de tables digestives.
En 1992, on peut voir les premières sculptures en bronze. Au Mali il expérimente avec la "participation" des termites dans ses travaux sur papier. Après, il initie une série de portraits sur toile dont la superficie est modelée par des structures métalliques.

En 1995, il participe à la Biennale de Venise. Il expose ses diverses sculptures et pièces en terre cuite à la Galerie Léo Castelli de New-York.
L'année d'après, il réalise des portraits grand format sur papier de ses amis dogons du Mali. Le Jeu de Paume et le Centre Georges Pompidou présentent des expositions de son travail. Il commence une série de tableaux inspirés des fonds marins, il voyage en Egypte. Il s'installe dans l'atelier du céramiste Jeroni Ginard, à Arta, Majorque, où il expérimente avec les techniques traditionnelles de la terre cuite et la céramique.
En 1997, au Mali où pour la première fois il peint des toiles de taille moyenne et mélange de la terre, de la boue et des pigments naturels avec de la peinture. Autrement, il alterne la peinture avec la céramique surtout après son retour de Patagonie, ses grandes pièces seront coulées dans le bronze postérieurement.
A Palerme, dans l'église de Santa Eulalia dei Catalani, il réalise de grands dessins sur papier journal peint en blanc et sur les murs de l'église, il expose aussi des céramiques. De nouveau en Afrique, il réalise de grandes peintures sur des draps et des couvertures, de nombreux dessins et des terres cuites. Exposition de l'oeuvre sur papier au Musée National Centre d'Art Reina Sofia, Madrid.
En 2000, après le Mali, New-York et le Guatemala, il s'installe à l'hôtel Terminus-Nord de Paris, où il peint des scènes de rue. Dans l'atelier des Jakubec à Durtal (France), il réalise plus de cent nouvelles céramiques pour l'exposition du Musée des Arts Décoratifs de Paris.
L'année d'après il réalise à la fonderie Clementi, la sculpture en bronze "Mobili" créée à partir d'un crâne de singe. L'exposition "Miquel Barcelo, Mappemonde est inaugurée à la Fondation Maeght, à Saint Paul de Vence, avec plus de 130 œuvres de 1990 jusqu'à l'époque actuelle.

En ce moment même, depuis 2001, il prépare en Italie, à Vietri sul Mare, près de Naples, un ambitieux projet celui de revêtir en terre cuite de plus de deux cents mètres carrés de superficie, le sol de la Chapelle Saint Pierre de la cathédrale de Majorque.

Miquel Barcelo

Miquel Barcelo, Buste de jaguar, 2001


Llotja de Palma ; dans ce magnifique espace gothique vingt et un tableaux grand format datés de 1983 jusqu'à l'époque actuelle sont installés, rétrospective épurée des séries importantes qu'il a réalisé depuis sa participation à la Documenta de Kassel en 1982.

L'exposition se divise en quatre parties :
Dans la première, nous voyons des exemples des œuvres les plus importantes du début des années quatre-vingts, dans laquelle se détache des soupes et des autoportraits de l'artiste dans son atelier.
Dans la deuxième, des exemples de ses tableaux appelés blanc de la fin des années quatre-vingts apparaissent ainsi que des paysages, des tempêtes et des natures mortes.
Dans la troisième, apparaissent des peintures des années quatre-vingt-dix, tauromachie, barques, ours et gorilles.
Dans la quatrième, c'est une vaste de ses œuvres les plus récentes ; il s'agit de marines, de grottes grand format, qui constituent probablement le moment le plus algide de sa carrière.

A Mao, le Musée de Minorque, l'ancien couvent franciscain de Jésus accueille un peu plus de trente céramiques des six dernières années, période au cours de laquelle Miquel Barcelo s'est consacré à cette discipline avec un grand acharnement. Des œuvres très connues réalisées à Arta et en France y sont montrées à côté d'autres inédites très récentes avec le céramiste Vincenzo Santoriello en Vietri sul Mare (Salerno, Italie). A côté de ces œuvres une douzaine de toiles de petit format avec des thèmes africains, des natures mortes et des marines très récentes sont exposées ; certaines d'entre elles ont pu être appréciées lors de la dernière exposition à Madrid et il s'agit là d'un aspect de l'œuvre de l'artiste beaucoup moins connue et peu de fois exposée.
Cette même exposition pourra se voir du 7 juillet au 31 août dans l'ancienne chapelle du Roser (capella del Roser) reconvertie en centre d'expositions de Ciutadella de Menorca.

Au Musée d'Art Contemporain d'Ibiza (Museu d'Art contemporani d'Eivissa), situé dans l'enceinte des fortifications de la ville connue comme Dalt Vila, sont exposés une cinquantaine de dessins des dernières années, en majorité inédits. Outre une série de desssins africains, on distingue aussi des dessins chinois, des natures mortes, des poissons et autres réalisés dans la forêt vierge du Guatemala, où Barcelo est allé tout recemment pour jouer un petit rôle dans le premier long métrage de son ami Rodrigo Rey Rosa. On peut voir aussi une petite sélection de bronzes et de carnets de notes.

A Formentor sur la place de la Constitucio à Sant Francesc Xavier, on peut contempler le "Mobili", une sculpture de grande taille très connue. Le commissaire de ces expositions est Enrique Juncosa sous-directeur du Mncars jusqu'en janvier 2003 et actuellement directeur du Musée d'Art Moderne de Dublin (Irish Museum of Modern Art).

Elisabeth Petibon
Palma, Juillet 2003

Miquel Barcelo

Miquel Barcelo, 2h30 Gare du Nord, 2000


Miquel Barcelo

Miquel Barcelo, L'atelier aux sculptures, 1993.


Miquel Barcelo aux Iles Baléares du 27 avril au 31 août 2003 de peinture, céramique, bronzes et dessins
- Ibiza (Eivissa) du 27 avril au 31 août 2003
- Minorque (Menorca) du 29 avril au 29 juin à Mao et du 07 juillet au 31 août 2003 à Ciutadella de Menorca
- Majorque (Mallorca) du 30 avril au 31 août 2003 à Palma
- Formentor (Formentora) du 27 avril au 31 août 2003

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