Problème français
Outil de communication
Échanges
Modèle économique
Spécificité défavorable
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Avec l'ouverture officielle du concours des Oscars du mécénat d'entreprise 2002 organisé par l'Admical, le déroulement de débats tels que "Comment favoriser les ventes d'art, comment aider les artistes vivants, encourager les collectionneurs ; Marché de l'art : fisc ou défis ?", organisé par Le Monde le 12 octobre dans le cadre de la FIAC, force est de rappeler les enjeux des relations entre l'art et les entreprises. Là où nombreux sont ceux qui s'interrogent sur le "problème" français révélé par le rapport Quemin, moins nombreux sont ceux qui tentent d'établir une relation avec le monde de l'entreprise, comme moteur de la remontée du marché de l'art français.
Aujourd'hui, la première action en faveur des arts plastiques au sein des entreprises reste généralement l'achat d'œuvres à des fins décoratives. Mais l'idée rampante, tant chez certains artistes que chez leurs intermédiaires peu scrupuleux, de l'entreprise "vache à lait" que l'on "tape" ne permet pas l'émergence de réel projet plastiques.
Toutefois, l'apparition de nouveaux modes relationnels a fait naître des projets intéressants à l'instar de l'exposition "Le BHV inspire les artistes". Les artistes invités à s'installer ont eu loisir de présenter ainsi leurs créations dans la digne maison.
Outil de communication externe avéré, l'art plastique arrive aussi de plus en plus fréquemment au secours de la communication interne. Le cabinet d'audit et de conseil Andersen a ainsi produit une exposition autour des femmes revalorisant leur rôle dans l‘entreprise dans le cadre de son comité culturel dont un des axes consiste à défendre de jeunes artistes par des acquisitions régulières.
Joint Venture
L'implication au projet artistique d'employés de la société ouvre la voie aux potentiels échanges à établir avec des artistes. Quelques tentatives sont ainsi à saluer, la première édition d'Art in the Office, organisée par AT Kearney sur le thème de l'investissement des espaces de travail par les artistes en est un exemple.
Mais la pérennité de ces actions n'est pas avérée. Rares sont ceux qui comme la Société Générale collectionnent de façon importante des œuvres d'art contemporain depuis plus de vingt ans et en en faisant l'emblème de son hall d'accueil de La Défense. Le projet Art in the Office a par exemple connu une incertitude quant à sa reconduction. Remontée cette année dans les locaux flambants neuf de la société, l'exposition et l'âme de la première édition, du partage d'expérience avec les artistes, avaient d'ailleurs pâli.
Pourtant toutes ces entreprises ne manquent pas de moyens tant intellectuels que financiers pour monter ce type d'action. Avec des budgets constatés de 50 000 à 400 000 FF pour une manifestation, hors frais de réception, et des espaces de grands architectes mis à disposition, ces timides actions offrent de nouveaux horizons pour la création contemporaine.
Cependant le modèle économique de ces actions reste encore à construire. Le souhait ponctuel d'une direction de la communication ou d'un dirigeant, ne fait que goutte d'eau dans l'océan des manifestations organisées par des institutions publiques. Le paysage français des relations entre l'Art et les entreprises pâti encore d'une spécificité défavorable. La fiscalité en faveur de ce type s'inscrit dans la cadre très contraignant du mécénat. En effet, l'instruction fiscale apporte certaines précisions sur sa notion de contrepartie pour permettre la distinction entre mécénat et parrainage. Elle précise que "l'association du nom de l'entreprise versante aux opérations réalisées par l'organisme relève du mécénat si elle se limite à la simple mention du nom du donateur, quel qu'en soient le support et la forme, à l'exception de tout message publicitaire", jetant aux oubliettes de ses faveurs les sains partenariats qui profitent autant à l'entreprise qu'à l'artiste.
M.D. Décembre 2001.
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