à la
portée des
habitants
pour
rendre
la ville de
Montpellier
plus
lisible
et plus
vivable
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Cet artiste né en 1939 à Neuilly-sur-Seine vit et travaille à New York et à Paris. Depuis les années 70, le travail d'Alain Jacquet puise son inspiration dans les recherches entreprises, à l'origine par Confucius, puis par Leibnitz, sur le système binaire, sur lequel est fondé notre langage informatique. Ses œuvres sont exposées et collectionnées dans le monde entier : New York, Tokyo, Genève, Rotterdam, Jérusalem, San Francisco, Barcelone.
L'artiste a choisi d'investir un lieu d'échange où vivent et travaillent étudiants, chercheurs et employés du milieu hospitalier, en référence à la grande tradition universitaire de la ville.
Pour symboliser la prépondérance de l'intelligence et du savoir, Alain Jacquet imagine une sculpture composée d'un anneau de 4,5 mètres de diamètre extérieur, surmonté d'un tronc aux extrémités recourbées vers le ciel de 8 mètres de longueur. Hommage au penseur chinois, l'œuvre représente le langage binaire, l'association des principes mâle et femelle, le Yin et le Yang.
Le rouge vermillon qui recouvre les deux éléments si complémentaires joue avec les couleurs environnantes, bleu, vert et contribue à souligner le dynamisme des composants de ce quartier.
"Hommage à Confucius" d'Alain Jacquet
Allan Mc Collum est né en 1944 à Los Angeles. Il vit et exerce à New York. Il travaille sur la représentation répétée des modèles. Ses œuvres sont exposées et collectionnées dans le monde entier : Tokyo, Genève, Rotterdam, Jérusalem, San Francisco, Barcelone et Eindhoven.
L'œuvre originale conçue par l'artiste reproduit grandeur nature cinq statues détériorées et mutilées trouvées dans le Parc du Château Bonnier de la Mosson, une des folies du XVIIIe siècle située dans le quartier de la Paillade.
Ces statues disposées en alignement sur l'esplanade du Corum sont en moulage de silicone, rigidifiées par un stratifié en résine de polyester et de fibres de verre, recouvertes d'une coulée de marbre de Carrare mélangée à de l'époxy, aux couleurs modernes et vives et polies pour paraître brillantes et neuves.
L'artiste propose une allégorie de la dissolution et de la renaissance : la résurrection par la technologie moderne.
"Constellation humaine" de Chen Zhen
Chen Zhen, né en 1955 à Changaï, meurt à Paris en décembre 2000. Il a vécu et travaillé aussi bien à New York qu'à Paris. Depuis 10 ans, l'artiste œuvrait sur la relation fondée entre l'homme, l'objet et la nature, sur des situations de dialogues et non de conflits.
Une des dernières œuvres de l'artiste dans le quartier de la Paillade se compose de deux grandes "assiettes" métalliques sphériques de 9 mètes de diamètre, assemblées dos à dos et tenues verticalement au-dessus du sol par un piétement, autour desquelles sont fixées 70 chaises reproduisant les modèles proposés par les habitants du quartier, métaphore à la fois du globe terrestre et d'une grande table universelle et festive (réf. "Banquet de l'humanité"). Aujourd'hui, "les grandes luttes et discussions se font sur les champs modernes, autour des tables". Cette constellation humaine symbolise l'échange fraternel entre les peuples.
"Le voyage" de Sarkis
Sarkis est né en 1938 à Istanbul. Il vit et travaille à Paris depuis 1964.
Dans la rue Maguelone, 32 sièges sont installés de part et d'autre des 16 palmiers. Chaque siège renvoie à une des merveilles culturelles du monde, par exemple au Taj Mahal à Agra en Inde, au Jardin de Pierres à Kyoto, à Sainte Sophie à Istanbul…
L'armature du siège est réalisée en bronze moulé, les plateaux d'assise et de dosseret en verre gravé (sur le dossier, le chef-d'œuvre, sur le siège, la ville ou le lieu). Tous les sièges sont identiques, seules les inscriptions diffèrent. La distance d'"Ici" à "Ailleurs" est indiquée sur les sièges gravés : Jardins de Pierres du Temple Ryoan-Ji à Kyoto, 13.326.438 mètres.
Le voyage commence soit à la simple vue du siège, soit en s'asseyant dessus et en pensant au lieu et au trajet.
"Sans titre" de Ludger Gerdes
Ludger Gerdes est né en 1954 à Lastrup bei Lindern. Il vit et travaille à Düsseldorf. Pour lui, il est important que l'art soit vu hors des lieux qui lui sont habituellement réservés. L'art doit se fondre dans les milieux urbains et naturels, afin de déranger les habitudes de perception de chacun et d'atteindre les individus dans leur environnement familier.
L'œuvre est centrée sur le rond-point de la place Ernest Granier et se présente comme une arène de 40 mètres de diamètre, constituée de poteaux métalliques de 8 mètres de haut, espacés de 3,5 mètres environ, supportant des panneaux en tôle d'acier laqué, alternativement bleus et rouges. Les couleurs sont une allusion à la République Française et à Marianne, ce qui évoque la proximité du Port Marianne. Le bas des panneaux est situé à 2 mètres du sol environ, leur arête supérieure culmine à 8 mètres.
A cet emplacement, l'œuvre est vue de l'extérieur, par les automobilistes et de l'intérieur, par les usagers du tramway, puisque celui-ci passe au cœur de la création. Deux "portes" de 9 mètres
de large sont réservées pour le passage des rames, ce sont aussi des portes d'entrée et de sortie, vers la ville ou vers la mer.
Il me semblait nécessaire de mettre en évidence la portée intellectuelle et plastique de ces sculptures monumentales pour en faciliter la compréhension. Trop de personnes ne comprennent pas la symbolique de ces œuvres que la ville de Montpellier a fait l'effort de mettre en place à la portée des habitants pour rendre la ville plus lisible et plus vivable.
Elisabeth Petibon
Paris, février 2005
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