Ce jeune artiste issu du graff, tout droit sorti des études artistiques, développe deux types de démarches. L'une d'elle se développe au sein de son collectif Hell'O Monsters depuis presque deux ans. Il s'agit d'une multitude de travaux, à huit mains, déclinés sur papier, surface murale, baskets, t-shirts ou peluches, illustrant des monstres remplis d'humour et de dérision. L'autre, présentée ici, est toute personnelle et empreinte de poésie.
L'ensemble de son travail se caractérise par la maîtrise du dessin ainsi que par l'attachement de l'artiste au monde de l'enfance. En effet, pris du "syndrome de Peter Pan", Antoine Detaille se refuse à grandir ou du moins se distancie de la sphère des adultes afin de préserver son pays imaginaire dans lequel il développe sa fantaisie créatrice, en quelque sorte son paradis… Celui-ci, outre sa naïveté, révèle l'angoisse de tout un chacun, celle de la mort.
Bien loin des préoccupations théoriques de l'art contemporain, l'artiste est entièrement absorbé par son travail, d'une manière quasi obsessionnelle, le poussant à dessiner en toutes circonstances. Ses recherches se sont d'abord portées sur des images empruntées aux magazines, agencées et personnalisées à souhait. Par la suite, il a délaissé ces reproductions afin de se constituer un vocabulaire singulier spécifique à son univers. Les dessins d'Antoine Detaille sont apparus plus légers, de plus en plus épurés, tout en nuances, essentiellement composés d'éléments hybrides sortis de son imaginaire. Une fusion étrange entre humanité, nature, monde animal et éléments organiques qui composent ses "paradis". Omniprésents, les oiseaux peuplent ses compositions. Est-ce la multitude d'heures passées, pendant son enfance, à feuilleter des livres de volatiles en tout genre ou les maisons pour mésanges construites par son père qui l'ont poussé à décliner cet animal ? La question est peut-être sans importance d'autant qu'aucune trace précise de références formelles n'influence ses productions.
Bien loin des préoccupations théoriques de l'art contemporain, l'artiste est entièrement absorbé par son travail, d'une manière quasi obsessionnelle, le poussant à dessiner en toutes circonstances. Ses recherches se sont d'abord portées sur des images empruntées aux magazines, agencées et personnalisées à souhait. Par la suite, il a délaissé ces reproductions afin de se constituer un vocabulaire singulier spécifique à son univers. Les dessins d'Antoine Detaille sont apparus plus légers, de plus en plus épurés, tout en nuances, essentiellement composés d'éléments hybrides sortis de son imaginaire. Une fusion étrange entre humanité, nature, monde animal et éléments organiques qui composent ses "paradis". Omniprésents, les oiseaux peuplent ses compositions. Est-ce la multitude d'heures passées, pendant son enfance, à feuilleter des livres de volatiles en tout genre ou les maisons pour mésanges construites par son père qui l'ont poussé à décliner cet animal ? La question est peut-être sans importance d'autant qu'aucune trace précise de références formelles n'influence ses productions.
Le trait au marqueur est fin et précis. Une forme constitue la base du dessin, elle se greffe à une autre et puis encore à une autre, tel un dessin automatique, laissant apparaître des visages hybrides : volatiles aux fins becs allongés, personnages masqués et cagoulés qui grouillent de détails. Cet agencement est agrémenté de divers motifs (marin, damier, jacquard, plumage, éléments organiques, etc.) permettant une harmonie du noir et blanc. L'élément final de la composition est l'apport d'un trait noir tel un fil qui équilibre la composition. Ses nouvelles images sont proches d'un instant poétique ; une petite histoire, hors du temps et de l'espace, posée sur un nuage. Antoine Detaille voulait devenir illustrateur pour enfants ; il se retrouve marionnettiste de personnages mystérieux absorbés par d'inexplicables activités.
Nancy Casielles
Bruxelles, septembre 2007