Quatre artistes ont été nommés pour la 7e édition du prix Marcel-Duchamp 2007
(prix des collectionneurs de l'Association pour la Diffusion Internationale de l'Art Français).
Richard Fauguet, né en 1963 à La Châtre (France), Adam Adach, né en 1962 à Varsovie (Pologne), Pierre Ardouvin, né en 1955 à Crest (France), et la lauréate, Tatiana Trouvé, née en 1968 à Cosenze (Italie). Les artistes nommés étaient exposés à la cour Carrée du Louvre, dans le cadre de la FIAC qui a eu lieu du 18 au 22 octobre 2007.
(prix des collectionneurs de l'Association pour la Diffusion Internationale de l'Art Français).
Richard Fauguet, né en 1963 à La Châtre (France), Adam Adach, né en 1962 à Varsovie (Pologne), Pierre Ardouvin, né en 1955 à Crest (France), et la lauréate, Tatiana Trouvé, née en 1968 à Cosenze (Italie). Les artistes nommés étaient exposés à la cour Carrée du Louvre, dans le cadre de la FIAC qui a eu lieu du 18 au 22 octobre 2007.
Tatiana Trouvé
Richard Fauguet est dessinateur, sculpteur, photographe, il offre une vision ludique, drôle et simple de notre quotidien. Dans ses créations, il utilise tous les objets les plus anodins ou les plus inattendus. Il les détourne, les fait siens et les magnifie. Les objets les plus élémentaires sont son territoire de jeu. Il leur donne corps et vie.
Sa présentation de Carré du Louvre était dans le pur esprit de ses sculptures monumentales déjà réalisées avec les tubes de cheminées présentées à Bruxelles en 2005. Plutôt que d'innover et prendre des risques il a choisi d'être fidèle à son intégration du quotidien et du réel, il a décidé de rebondir sur la contrainte spatiale qui lui était imposée et la proximité de la cafétéria et y a créé un espace de vie destiné à recevoir les visiteurs. Un espace sculpture à habiter, à s'approprier, un espace ludique et vivant, un objet désacralisé. Un lieu étrange dont on pouvait demander s'il était oeuvre d'art ou architecture complexe fille de Beaubourg.
Richard Fauguet
Adam Adach, artiste peintre polonais est imprégné d'une formation exigeante, formelle et exécute des tableaux dont la retenue et la mémoire contenue renforcent la puissance émotionnelle qu'elles dégagent. Il y a quelque chose d'énigmatique dans son œuvre, une présence charnelle paradoxale avec l'impression d'avoir saisi sur le vif un instant volé. Le trait est épais, rapide, esquissé, la matière très présente et pourtant, on ressent comme une latence, un vide, une irréalité.
Sa création pour le Prix Marcel Duchamp est cohérente par sa facture, ce côté allusif et elle est centrée autour de l'attente, l'entre deux. Espace-temps improbable, de rêve, de songe fixé sur sa toile sombre et sobre.
Adam Adach
Pierre Ardouvin aime les installations, le jeu, la provocation, les créations décalées. Il est un pur élément de son siècle, il joue avec le spectateur, le harangue et le confronte à son regard de voyeur. Il joue aussi avec les limites de l'art et de la culture populaire. Protéiforme, il utilise tous les matériaux. Il joue sans limites, sans frein, étonne, mais semble frôler le sens des choses, il ne les interroge pas, il les illustre, les met en scène dans un jeu gratuit.
Pour son installation, il a choisi de jouer avec le signe, la surface, le spectacle en mettant en scène un immense Marcel, à l'écriture ronde, coloré, jaune brillant, tournant sur son manège, avec en fond sonore une musique populaire, on ne peut plus décalée avec le lieu et l'époque. Effet garanti, allusion à Duchamp ou à une vision d'un art contemporain brillant et vide, réduit à un simple signe dépourvu de sens ? Sommes nous face à un simple jeu esthétisant ? Il surfe, voyageur furtif, léger, solide.
Pierre Ardouvin
Tatiana Trouvé, produit des sculptures-installations. Atmosphère onirique, silence, espace abstrait et pourtant investi, l'artiste duale crée un univers étrange qui porte son propre contraire. Un univers de lapsus, de non-dit, un univers élaboré dans un cerveau éthéré. Créatrice d'une œuvre unique, inspirée de son "Bureau d'activités implicites ou BAI",initialisé en 97, qui, au départ, était une structure d’archivage destinée à conserver des projets inaboutis. Elle l'a développé au gré de "Modules": le Module d’attente, le Module de grève, le Module administratif.
Sa réalisation pour le Prix Marcel Duchamp est un espace désincarné, que l'on peut qualifier de labyrinthique, une ligne de fuite, quelques objets apparemment disparates, un tableau, une chaise retournée, un passage entravé vers un lieu improbable… Espace d'attente, espace fugace et étrange, dont le sens reste délibérément hermétique. Un univers kafkaïen.
Le jury l'a reconnu et choisi, son espace silencieux a parlé.
Edith Herlemont-Lassiat
Paris, octobre 2007
Paris, octobre 2007