A trente-deux ans, Nicolas Kennett a déjà derrière lui le parcours d'un sculpteur confirmé, dont la création sans cesse en mouvement ouvre aujourd'hui une voie nouvelle. Dès son apprentissage aux Beaux-Arts, il opte pour une sculpture à la puissance expressive. Exposés à la galerie Suzanne Tarasiève à Barbizon en 1997, ses animaux en bronze possèdent une énergie vitale éclatante dans la saisie du mouvement et la force de l'empreinte laissée apparente. Présent au SAGA en 1998 et 1999, à Art Paris en 1999 au Carrousel du Louvre, il est remarqué par le FRAC d'Ile de France qui acquiert sa taupe en juin 1999. Il présente également un grand poussin au Musée Bourdelle dans le cadre de l'exposition "Animal " en 1999-2000.
Les uvres récentes qu'il expose aujourd'hui à la galerie Suzanne Tarasiève montrent une évolution inattendue, preuve que la création n'est pas une voie rectiligne et sans surprise. L'introduction d'émaux de Briare de couleur dans ses portraits en bronze aux volumes épurés ajoute lumière et éclat à un modelé retenu.
Nicolas Kennett a mué. Et faute d'avoir éprouvé nous-mêmes cette maturation intérieure, ces étapes personnelles d'un artiste en création, nous voilà projetés d'un coup face à l'inconnu. Car cela ne s'est jamais vu. Si le travail antérieur plongeait ses racines dans une tradition de sculpture expressive, poussant l'énergie du modelage au paroxysme, avec des accents d'une force toute personnelle, là, nous devons rendre les armes. Rien ne viendra soutenir le dialogue intime et périlleux engagé avec la sculpture qui nous fait face.
La figure humaine a pris la première place. Le bronze s'est couvert de petits carreaux de couleur, ajoutant à la forme modelée une gangue lumineuse. La trace du doigt, dessous, s'est assagie, et l'énergie qui éclatait sous l'empreinte laissée apparente s'est recueillie, concentrée. Retenue sous une carapace de couleur, la pulpe du bronze est devenue plus dense, épurée. Le visage sculpté en acquiert une énigmatique vigueur, d'autant plus présent qu'en partie caché. Ce visage-là possède la présence mystérieuse et sacrée de quelque idole. Pour voir cela, il faut se laisser surprendre et dépouiller de tout ce que l'on a su, ou cru savoir, de la sculpture de Nicolas Kennett. Et se laisser envahir par la présence de cette uvre toute neuve jaillie d'un élan.
A découvrir à la galerie Suzanne Tarasiève à Barbizon 10bis rue du 23 Août
Texte d'Emmanuelle Amiot
Emanuelle Renard
Nicolas Kennett
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