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P. de la Boulaye a été frappée du manque de communication qui régnait entre ceux qui sont chargés du montage conceptuel d'une exposition et ceux qui s'occupent de son montage technique
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le Sitem
Le Sitem, foire au service des métiers de la muséographie, résulte d'une série d'initiatives qui démarre en 1988 avec le premier Salon international des musées et des expositions : Sime créé par Jean-François Grunfeld. Le Sime se voulait une vitrine des grands musées européens qui se mettaient en scène en exposant une ou plusieurs des œuvres phares de leurs collections. L'événement se tint au Grand Palais et attira un public nombreux. Après l'édition de 1992, le Grand Palais est contraint de fermer, l'édition de 1994 aura lieu sur le Champ de Mars et ce n'est qu'en 1996 que le Sime jète ses derniers feux à l'Arsenal de Venise.
A l'exemple de la section technique du Sime, et à la suite d'une initiative du Ministère de l'Education Nationale en 1991, le Sitem ouvre ses portes sous la forme d'une foire des entreprises spécialisées dans les métiers de la muséographie entendus comme les services contribuant à la mise en valeur des objets et du patrimoine. Organisé tous les deux ans jusqu'à présent, le Sitem aura lieu désormais tous les ans pour répondre à la demande d'un nombre croissant de professionnels.
La société "Producteurs" dirigée par Jean-François Grunfeld monte le salon en poursuivant le même objectif qu'au départ : fédérer les métiers de la muséographie et leur permettre de se faire connaître de leurs utilisateurs potentiels : conservateurs de musées, directeurs des affaires culturelles, du patrimoine et du tourisme, collectivités territoriales, responsables de spectacles, gestionnaires de bâtiments, architectes et maîtres d'œuvre etc. L'enjeu est avant tout commercial, chaque entreprise occupe un stand où elle fait valoir ses techniques et son savoir faire. Cette année, le salon permettra notamment aux institutions et aux collectivités territoriales concernées par la hausse du seuil des appels d'offre de pouvoir faire leurs choix en dehors du système des concours.
Parallèlement à cet enjeu commercial, le Sitem poursuit une réflexion approfondie sur les enjeux et l'avenir des métiers de la muséographie. Des conférences sont organisées parallèlement au salon sous le parrainage de Museumexperts.com, un site développé par "Producteurs" pour répondre aux besoins quotidiens de ses clients. Les trois thèmes abordés cette année reflètent les préoccupations exprimées par la profession :
- la réforme du code des marchés publics et de la loi sur la Maîtrise d'ouvrage
- Politiques et technologies du numérique
- Le scénographe et l'entreprise
- La muséographie au service du développement en lien avec la direction des affaires culturelles et du Français du Ministère des affaires étrangères (sur invitation).
Museumexperts.com
Pauline de la Boulaye, responsable éditoriale du site, explique comment elle a été frappée du manque de communication qui régnait entre ceux qui sont chargés du montage conceptuel d'une exposition (conservateurs, commissaires) et ceux qui s'occupent de son montage technique (éclairagistes, scénographes, signalétique etc.). Cette séparation, très spécifiquement française d'après elle, amène les responsables culturels à mépriser le travail des techniciens et à se priver ainsi des moyens d'affiner la qualité de la réalisation. En retour, les techniciens se cantonnent à l'aspect purement technique de leur tâche sans mettre au service du projet toutes les ressources dont ils disposent. Une mauvaise synergie facteur d'inefficacité à tous les niveaux.
Pour y palier, Museumexperts développe quatre rubriques :
- En accès libre on trouve un annuaire des professionnels consultable par pays, par ville, par sociétés et par catégories. La centaine de métiers recensés suivent une nomenclature en constante évolution qui fait l'objet d'une réflexion au sein de l'équipe et en particulier pour Marie-Madeleine Lanfranchi, commissaire du Sitem depuis 6 ans et chargée du développement de Museumexperts. En l'absence d'une véritable définition de la muséographie, Pauline de la Boulaye a recours à une approche phénoménologique qui regroupe tous ceux qui interviennent entre le visiteur et l'objet, entre celui qui regarde et la chose regardée, que ce soit au travers de la vue, de l'ouïe, de l'odorat, du toucher ou du goût. Cet annuaire est un outil précieux pour ceux qui cherchent une entreprise adaptée à leur besoin et familière du travail muséographique.
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Egalement en accès libre, la lettre mensuelle d'Observatoire des musées rédigée par Pauline de la Boulaye et son équipe. L'éditorial et les enquêtes abordent toutes les questions, pratiques et théoriques, qui se posent aux musées sous un angle systématiquement prospectif. La rubrique bénéficie du contact quotidien avec les professionnels, par l'intermédiaire des salons et des abonnés, et d'une base de donnée : "museums in progress" qui regroupe 377 musées en construction ou en rénovation dans le monde. Cette source lui permet d'opérer des sondages réguliers dans les projets en cours et de les mettre en perspective en interroger les responsables et les techniciens concernés. La rubrique du mois de janvier 2004 fait la chronique de la métropolisation culturelle de l'Ile de France à partir d'une enquête auprès des musées de la région et des responsables de l'urbanisme. Cette mise au point des projets en cours dans la Région parisienne donne une meilleure visibilité aux professionnels. Elle leur permet de se projeter dans l'avenir de façon plus offensive et de se préparer aux nouvelles orientations en amont des publications d'appel d'offre.
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Cette réflexion se nourrit des deux rubriques accessibles par abonnement : le recensement des appels d'offre hebdomadaires et l'annuaire mondial des musées en construction et en rénovation. Parmi les abonnés, Museumexperts compte toutes les ambassades françaises à l'étranger qui font régulièrement appel à ses services pour répondre aux demandes des institutions culturelles des pays pour qui elles continuent de représenter un modèle culturel mondial, le pays du Louvre et de Versailles. C'est donc tout naturellement à la France que s'adressent les musées étrangers en quête d'expertise.
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L'ensemble Museumexperts et Sitem est un outil au riche potentiel. Quand on sait que la Chine a déclaré son intention de construire 150 musées d'ici 2008, on ne peut pas s'empêcher de songer à l'importance de l'enjeu économique pour les entreprises françaises spécialisées en muséographie et de réfléchir à la façon dont un organisme bien placé dans le métier pourrait répondre à ce défi.
propos de Pauline de la Boulaye, Museumexperts.com
recueillis par Pauline de Laboulaye, exporevue
Paris, février 2004
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