On connaissait, pour les vacanciers les routes des festivals en tout genre, les chemins estivaux, les parcours de danse ou visites de chapelles romanes.. pour les plus professionnels, les grands voyages vers les documenta, manisfesta, foires…. Aujourd'hui il y aura les curistes d'art ou les nouveaux touristes souffrant d'art… à voir… après la cure et ses effets à long terme… Evaluation des résultats cet hiver, quand le soleil aura quitté les lieux et les cœurs et devra se métamorphoser en désir personnel cette fois-ci, non maternés par les chantres de l'institution, envie d'autres curiosités et d'autres expériences artistiques…
Comme il y a des ateliers institutionnels ouverts au public, comme il y en a toujours eu en fait, mais non financés, si ce n'est par le travail de l'artiste et la curiosité individuelle qui va au delà de ce qui lui est apporté sur un plateau, qui cherche, ose, découvre, parce que cela correspond à un désir profond et non à un besoin économique relayé par ceux qui en font profession et carte de visite personnelle, il y a les expéditions artistiques de l'été, à moins qu'à son tour, comme le suppose quelques nouveaux travaux, l'expédition ne soit un soi-disant sujet d'art (mais les photographies du 19° ou plus près de nous certains travaux du Land-Art nous rappellent que ceci n'est pas nouveau non plus). Il serait d'ailleurs intéressant d'y voir d'un peu plus près et d'analyser les moments politiques, socio-économiques, culturels,. d'apparition de ces formes artistiques et notamment de celles qui transitent par la photographie entre-autres.
En ces temps pré-estivals donc, où certains pointent les étapes de leurs vacances - Ah l'angoisse du temps libre, du silence et de la contemplation, de l'espace et de l'autre! - le journaliste officiel valorise les chemins de traverse, les petites initiatives, les timides tentatives à l'ombre des grands rendez-vous culturels internationalement connus. Mais n'est-ce pas une autre forme de démagogie et de snobisme parisien qui oublie que le piano à la Roque d'Antheron, le jazz à Marciac, la danse à Montpellier, la photo en Arles, ont tous commencé ainsi mais à l'époque non reliés par le couple hypocrite art/culture. Car aujourd'hui, il ne s'agit plus de débattre de l'existence ou non de critères artistiques valides ou non (ceci est entériné depuis que seuls ceux qui ont lu Dante semblent être compétents pour nous montrer l'art tel qu'il se fait et s'occuper du public à motiver si ce n'est à "acheter").
"Quand y a-t-il art ?" pourrait se résumer à "quand il y a événement", mais événement connu et reconnu par tous. Pour cela, les publicitaires artistiques soignent leurs patients à coups de cures culturelles à moins que certaines cachent leur élitisme personnel sous couvert de chemins de traverse. L'art aujourd'hui se ferait exclusivement là où il se montre, alors tentons de voir si la culture s'éprouve là où les docteurs institutionnels de l'art désirent nous soigner de notre inculture contemporaine… L'artistique et le culturel ont décidément bien vécu leur séparation en nous faisant croire que l'un pouvait secourir l'autre… Mais le besoin a-t-il un jour supplanté le désir ? Ou feignons-nous d'oublier que l'un ne se confond pas avec l'autre et qu'à force d'ériger le besoin en désir on n'aboutit qu'à l'abolition de la différence, c'est-à-dire à la perte de cette richesse qui fait que l'on accepte de vivre autrement, ensemble ou non.
A vous de voir, et bonnes vacances avec ou sans cure….Rendez-vous à la rentrée.Editorial de Patricia Barthes
Paris juin 2002
Xavier Bismuth, déplacement de miroirs
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