Nouvelle source pour le mécénat

Les Grandes sources de Wattwiller lancent chaque année auprès des plasticiens, un concours de créations sur le thème de l'eau. Les œuvres ainsi achetées viennent enrichir la collection des Grandes sources, centre d'art contemporain en cours d'aménagement à Wattwiller (68).
Présentation succincte des lauréats 1998 : Ilana Isehayek, Lorella Abénavoli, Nicolas Maitret, Meei-Ann Liu.

Ilana Isehayek - Toupies d'eau

Isehayek - Toupies d'eau
Le mécénat d'entreprise en matière de création contemporaine devient un événement suffisamment rare pour que les innovations dans ce domaine méritent d'être encouragées. Les grandes sources de Wattwiller font figure d'exemple en ce domaine.

Les bourses d'aide à la création Wattwiller ont été créées en 1997. Tournées vers la jeune création contemporaine, leur intérêt initialement élargi, s'est resserré dorénavant sur les œuvres de plasticiens ayant pour thème l'eau. Un budget d'achat de 250.000 FF est donc réparti annuellement entre 3 lauréats afin de créer une collection. Ces œuvres seront présentées dans l'ancienne usine d'embouteillage des eaux et dans le parc qui l'entoure.

Le prix le plus important a été décerné à Ilana Isehayek, artiste strasbourgeoise d'origine canadienne. A travers un itinéraire sans errances qui la conduit de l'univers du voyage et des bateaux à celui des jeux et de l'aléatoire, Ilana Isehayek utilise un langage plastique rigoureux et fort pour parler de mouvance et d'incertitude. Son projet pour Wattwiller s'appelle Toupies d'eau. Ces toupies en inox, perchées sur des mâts, sont mises en mouvement par la pression de l'eau dans deux grands balanciers dont elles sont flanquées.



Grands derviches à la robe aquatique, elles semblent puiser leur énergie dans leur perpétuel déséquilibre.

Les recherches de Lorella Abénavoli portent sur les matières et leur structure intime. L'objet même de ses sculptures consiste à tenter de dégager ces caractéristiques fondatrices. L'eau n'a pas de forme; elle épouse momentanément celles de son contenant et la dynamique de son écoulement. Sa matière transparente n'est révélée que par ce qu'elle reflète, ou par son absence. Mais avant cette évocation sensée de l'eau, la pièce Défaut originel rappelle sa très forte symbolique féminine.

Nicolas Maitret, étudiant aux Beaux-Arts de Paris, propose un arrangement au sol de miroirs circulaires dans une représentation volontairement très simple du cycle de l'eau. Leur répartition itinérante dans le parc permettra une promenade autour et au milieu de ces bassins de Narcisse, matérialisant l'eau de la terre par l'image de sa présence dans le ciel.

En plus des trois prix prévus, le jury a pu commander un triptyque à une jeune photographe taïwannaise résidant à Strasbourg, Meei-Ann Liu. Cette plasticienne nous donne à voir une double image de l'eau. Elle est d'abord présente en tant que sujet choisi à la prise de vue. Puis, lors du développement, l'eau se manifeste de façon aléatoire en transformant le tirage, donnant l'impression d'une vision à travers un écran d'eau.

Ces quatre jeunes artistes de grand talent laissent augurer une belle vitalité à la collection des Grandes sources. Les projets pour le concours 1999 sont à remettre en octobre prochain.

Sylvie de Meurville, 1999

Fête de l'eau à Wattwiller
Wattwiller, nouvelle source pour le mécénat
Ballade à Wattwiller
Wattwiller, l'eau et le temps

site officiel de la fête de l'eau de Wattwiller

archive
accueil