Philippe Ramette au Crac de Sète
Philippe Ramette
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Philippe Ramette

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Cette exposition monographique est dans la continuité de l'exposition "Gardons nos illusions" présentée au Mamco à Genève en 2008. Enrichie de nouvelles pièces spécialement conçues pour le lieu en sus de celles que nous connaissons prêtées par la galerie parisienne XIPPAS, le galeriste des deux artistes et le Musée de Picardie à Amiens.
Nous entrons dans un monde novateur, dans un univers de funambules, suspendue dans les airs cette ligne courbe traverse les deux premières salles. Ne sommes nous pas toujours sur un fil, ce chemin si complexe de la vie d'où une déformation des angles de vue dans la troisième pièce dont l'artiste s'est approprié l'architecture du lieu.

Dans la quatrième salle, avec sa "traversée du miroir" sculpture, le reflet de soi-même, il n'y qu'un pas. Au contraire, la "sculpture de soi" permet de s'approprier de son exposition.
Son self portrait en photo "Eloge de la clandestinité" est un hommage à la résistance. Elle est à l'inverse de ses photos antérieures dites "dandy", méconnaissable comme si la vie pouvait être autre que ce qu'elle a été.
La "Sculpture qui erre" l'artiste, lui même dénudé en noir tâtonne continue d'avancer sans voir et sans savoir. Elle rappelle étrangement l'ombre de "l'ombre de moi-même" au 1er étage projetée au sol éclairée par un projecteur laissant le costume noir resté à terre, celui utilisé de façon récurrente dans les photos.

Le passage obligé par "l'espace d'anticipation" sorte de salle d'attente avec ses bancs en bois bien rangés, l'horloge au mur, nous soumet à une froide attente, façon de se confronter aux relations du pouvoir et d'essayer de se libérer de ses contraintes. Ainsi, se termine l'exposition au RDC par la "sculpture déboulonnable", image dictatoriale qui peut paraitre précaire dans le temps, portée sur fond d'histoire.
"La sculpture sécable" au 1er étage est un corps médicamenteux, éphémère. Plus loin "Marionnette" créée dans les années 90, objet prothèse pour une possible utilisation de transformation mentale, oppose puissance vitale et force mortifère.
En face, "le voyeur" l'humour et l'absurdité en s'approchant on peut voir quelqu'un qui se cache derrière un rideau, croyances aveugles et conditionnements.
La participation de Denis Savary, jeune artiste suisse, invité par Philippe Ramette permet d'établir un trait d'union entre leurs univers artistiques visuels et sonores.

Le son qui n'est pas diffusé uniformément dans tout l'espace, fonctionne comme une sorte d'appel au déplacement en intervenant sur la perception physique et sensorielle des œuvres et des espaces. L'idée est de suivre le son pour suivre l'exposition dans ce lieu sur deux étages tel est le projet facteur d'orgue en co-réalisation avec le festival Radio-France de Montpellier.
Philippe Ramette connait bien Sète et Noëlle Tissier directrice du CRAC. Il a été invité en résidence d'artiste en 1992/1993 à la Villa Saint Clair.
Il a pour principe de ne pas donner de titre à ses expositions. Cette fois-ci, il explore un nouveau territoire avec son ensemble de sculptures mais renforce toujours l'idée d'un parcours à l'intérieur de sa propre vie.
 
Elisabeth Petibon
Séte, août 2011
 
 
Philippe Ramette exposition monographique
accompagnée de Denis Savary invité pour la bande son
CRAC de Sète, Centre Régional d'Art Contemporain Languedoc-Roussillon
26 Quai Aspirant 34200 Sète, tél. : +33 4 67 74 94 37
jusqu'au 2 octobre 2011
lire aussi : Philippe Ramette 2004

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