LE MAGAZINE
d'ExpoRevue


Maubuisson : Chacun cherche un coin qu’il aime bien


L’exposition-parcours de l’abbaye de Maubuisson est d’abord une rencontre, celle d’enfants âgés de 6 à 8 ans, de la danse contemporaine et d’un édifice gothique.

Elle considère le visiteur " comme un acteur lui aussi en lui donnant la possibilité de rebondir à sa façon, qu’il puisse donner du temps au temps, de la place à l’espace en s’accordant des moments de silence, qu’il puisse se mettre à l’écoute des enfants et retrouver leurs premiers jets de créations. De l’artiste à l’auteur, de l’artisan au visiteur… que chacun y trouve sa place, un coin qu’il aime bien "*.

Ce travail sur le corps et l’architecture, l’intérieur et l’extérieur, la mémoire liée au geste, le rapport de l’individu au groupe a largement contribué à l’éveil des enfants, à la construction et à l’épanouissement de leur personnalité. Cette exposition témoigne de ces événements passés à l’automne 1998-99 tant dans la grange où ils ont laissé leurs traces sur le sable et où, sur un écran géant, on les voit danser ; tant dans l’allée qui conduit au parc, bordée de bandes sonores que sur les grandes pelouses ornées de girouettes qui reprennent leurs dessins et parcourues de chemins d’écriture qui évoquent leurs poèmes.

La danse est partout suggérée : dans l’étirement des piliers, dans le balancement des branches des arbres comme dans les espaces et les perspectives, les ombres et les couleurs. Un escalier métallique, tel un éphémère géant sur la façade imposante de l’abbaye, créé pour l’occasion, mène à l’intérieur du bâtiment. Là, les dessins des enfants se font vitraux, leurs poèmes sont inscrits dans des niches éclairées au ras du sol, forçant le visiteur à prendre une taille d’enfants avant d’entrer dans la salle des religieuses où le carrelage s’est mis lui aussi à danser, recouvert de rugos, cette roche volcanique, noire et croustillante sous les pas, véritables empreintes des mouvements des enfants. Le sol est ponctué çà et là de mobilier qui invite à retrouver leurs positions et à regarder autrement la magnifique architecture de la salle.

Une nouvelle approche d’un monument historique qui est une belle réussite basée sur expérience à la fois pertinente et ludique.

M. C.

*Ingrid Keusemann chorégraphe et Monique Quertir, enseignante.

Exposition jusqu’au 25 septembre 2000, tél. : 01 34 64 36 10

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